Hors collection - La gouvernance financière des villes au Maroc et en France - 197

MOHAMED BERRADA

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financières, entreprises, société civile. En définissant les objectifs en
commun, et en adoptant une stratégie de partage dans un esprit de
dialogue constructif, on peut réaliser d'immenses projets dans l'intérêt
majeur de la population.
Mais bien souvent les différentes parties en présence n'ont pas le sens du
partage et entrent en conflit par des visions individualistes et du « chacun
pour soi » ralentissant ainsi les projets sociaux et culturels du pays. Les
collectivités locales pourraient jouer un rôle essentiel dans la coordination
et l'implication de tous dans ces projets.
* Ma dernière conclusion est liée à une question de formation. Il est clair
que la diffusion et l'efficacité d'actions de mécénat dépendent de la
qualité managériale des fondations et des associations. On parle souvent
de quantité de ressources financières, mais pas de qualité des ressources
humaines. Gérer une association de bienfaisance, ce n'est pas gérer une
entreprise commerciale ! Les associations, dont le nombre ne cesse de
grandir dans notre pays, soutenues souvent par des femmes dynamiques
et courageuses, et c'est pour nous un motif de fierté, obéissent à des
règles juridiques et comptables particulières. Elles ont aujourd'hui des
problèmes de gestion.
Car comme dans tout projet, la demande de financement ne précède pas
l'étude de marché. Si un projet est bien monté, convaincant sur la durée, avec
des effets entraînants sur le bien-être des populations, on trouve facilement
des donateurs pour le financer. La levée de fonds par exemple, le « fund
raising », est une technique qu'il faut connaître, mais elle reste liée à la qualité
de montage du projet.
C'est à cet effet que nous projetons de lancer, au niveau de l'université
Hassan II, un master d'économie sociale et solidaire susceptible de former
des jeunes destinés à renforcer les capacités managériales des fondations,
mais aussi de certains rouages de l'État et des collectivités locales, qui
s'adonnent au mécénat et aux actions sociales et culturelles.
Je suis désolé d'avoir pris autant de temps dans mon intervention.
Mais je serais heureux si un jour, en passant par Sidi Moumen, vous
veniez visiter nos deux complexes. Je m'adresse en particulier à certains
compagnons des temps anciens... présents dans la salle.
Nos enfants ont juste besoin d'un peu d'attention. Prenez-les un instant
dans vos bras et vous serez surpris par l'éclat de leurs yeux et de leur sourire.
Ils pleureront quand vous les déposerez.
Gandhi ne disait-il pas : beaucoup de gens meurent par manque de
nourriture, mais beaucoup plus meurent par manque d'amour et d'attention.
C'est surtout d'amour qu'a aujourd'hui besoin notre humanité.
Je vous remercie de votre attention.
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