CHRISTIAN MARTIN 211 III - ENFIN, L'AMÉLIORATION DE L'EFFICIENCE DE LA GESTION LOCALE NE POURRA ÊTRE EFFECTIVE SANS CERTAINES ÉVOLUTIONS INSTITUTIONNELLES En France, ces évolutions institutionnelles prennent la forme d'une réforme de l'organisation territoriale du pays, actuellement en cours, ainsi que d'une adaptation des relations financières entre l'État et les collectivités locales. La réforme de l'organisation territoriale est un vaste chantier : du long mouvement de décentralisation amorcé depuis les années 1980, il a résulté une organisation caractérisée par la superposition des échelons territoriaux. Les communes, départements et régions jouissent d'une clause générale de compétence leur permettant d'intervenir dans les mêmes champs de politiques publiques. De nombreuses interrogations ont donc été formulées sur le coût de cette superposition des niveaux de gestion (« millefeuille territorial »). En effet, la multiplication des acteurs concourants aux mêmes politiques et aux mêmes projets constitue en soi un facteur de hausse des dépenses. C'est en grande partie pour répondre à cette interrogation qu'est intervenue la loi du 16 décembre 2010 dite de réforme des collectivités territoriales dont le premier volet visait à relancer la rationalisation de la carte intercommunale. Cette la loi comporte aussi d'importantes avancées en termes de mutualisation entre les intercommunalités et leurs communes membres. Un vaste chantier de réformes de l'organisation territoriale a été ouvert sous la présidence de F. Hollande. L'adoption de la loi du 27 janvier 2014 de modernisation de l'action publique territoriale et d'affirmation des métropoles (MAPTAM) comporte d'importantes dispositions de réorganisation territoriale avec notamment la reconnaissance de « collectivités chef de file » et la création de treize métropoles qui doivent se mettre en place progressivement. Deux autres textes législatifs adoptés cette année vont modifier substantiellement l'organisation territoriale de la France. La loi du 16 janvier 2015 relative à la délimitation des régions ramène leur nombre de 21 à 12 en métropole. La loi du 7 août 2015 portant nouvelle organisation territoriale de la République (NOTRe) confie de nouvelles compétences aux régions, notamment en matière de développement économique et d'aménagement