Avant-Propos La « judiciarisation » du débat sur l'immigration a par ailleurs été une conséquence de l'impossibilité d'un accord entre démocrates et républicains au Congrès sur une législation idéale et de la menace d'un veto du président Obama à une loi qui ne lui agréerait pas. Aussi, suppléant à cette inaction du Congrès, le président Barack Obama définit en 2011 une politique administrative consistant pour l'Administration américaine à accorder sa priorité aux reconduites à la frontière des seules personnes convaincues de crimes ou de délits graves aux États-Unis, par opposition à des catégories jugées « moins prioritaires » telles que « des jeunes qui sont entrés illégalement aux États-Unis lorsqu'ils étaient de petits enfants et qui n'ont pas d'autre domiciliation » ou « les vétérans militaires et les conjoints de militaires en activité »7. L'envers de cette politique devait consister en la régularisation, sans une habilitation préalable du Congrès, d'une partie importante des 11 millions d'étrangers en situation irrégulière établis aux États-Unis. Cette politique de régularisation fut contestée par pas moins de 26 États devant les cours fédérales, aussi bien d'ailleurs pour violation de la Constitution des États-Unis que pour violation de la législation fédérale. L'arrêt par lequel la cour fédérale d'appel du 5e circuit a donné raison à ces États le 9 novembre 2015 a définitivement acquis une autorité de chose jugée par défaut devant la Cour suprême du fait que 7. C. MUÑOZ, « Immigration Update: Maximizing Public Safety and Better Focusing Resources », The White House Blog, 18 août 2011. Cecilia Muñoz écrivait en tant que directrice des questions interministérielles à la Maison-Blanche. 23