La liberté d'expression comme camaïeu juridique d'attaquer la législation de l'État du Michigan devant les juridictions fédérales, pour violation d'un droit (premier amendement) garanti par la Constitution fédérale. La législation contestée du Michigan, dont l'existence remonte au moins à 1929, rangeait au nombre des personnes troublant l'ordre public toute personne en train de mendier dans un lieu public. L'intéressé(e) était passible (alternativement ou cumulativement) d'une peine d'emprisonnement ne pouvant excéder 90 jours et/ou d'une amende ne pouvant excéder 500 dollars. Et c'est pour avoir voulu donner à leur démarche une grande solennité qu'ils attaquèrent la législation du Michigan aussi bien sur le registre de son inconstitutionnalité intrinsèque (facial claim/facial challenge) que sur celui de son inconstitutionnalité telle qu'elle avait été appliquée dans les cas litigieux (as-applied claim/as-applied challenge). La cour fédérale d'appel du 6e circuit, dans sa décision Speet & Sims du 14 août 2013, répondit par l'affirmative à la double question de savoir si la mendicité est une forme de sollicitation publique protégée au titre du premier amendement et si la législation contestée violait ledit premier amendement. C'est précisément sur le registre de l'inconstitutionnalité intrinsèque que la juridiction fédérale de première instance puis la cour fédérale d'appel invalidèrent la législation du Michigan. L'argumentation de la cour fédérale d'appel reposait sur deux séries de considérations. En premier 265