E Pluribus Unum. Du creuset américain différentes législations fédérales anti-discriminations (ministerial exception). Dans le cas d'espèce, les juridictions fédérales rendirent des décisions contradictoires : le premier juge fédéral conclut à l'applicabilité de « l'exception tenant à la qualité de ministre de culte » (ministerial exception) ; la cour fédérale d'appel du 6e circuit conclut pour sa part à l'inapplicabilité de cette « exception » au cas d'espèce compte tenu de ce que le plaignant enseignait quasi exclusivement des disciplines non religieuses, ses charges liées à la religion ne dépassant guère quarante-cinq minutes par semaine. La Cour suprême pour sa part, dans ce qui est sa première décision relative à « l'exception tenant à la qualité de ministre de culte », a validé à l'unanimité les décisions de l'école à l'égard de Cheryl Perich et dénié à l'État le pouvoir de s'immiscer dans le pouvoir des groupements fondés sur des croyances et des affinités religieuses de sélectionner ceux de leurs employés qui vont « personnifier leurs croyances ». Comment concilier l'intérêt de la société à voir appliquer les lois relatives à la lutte contre les discriminations - qui sont une mise en œuvre du principe constitutionnel d'égalité - et l'intérêt des groupements religieux à décider de qui « prêchera leurs croyances, enseignera leur foi et effectuera leur mission » - cet intérêt étant lui-même une conséquence de la protection de la liberté de religion par le premier amendement ? L'opinion de la Cour, rédigée par son président John Roberts, s'appuie d'abord sur le caractère ancien et constant de la 370