L'objectivation technique du dommage - Frais de logement adapté Il s'agit des « dépenses concernant les frais que doit débourser la victime directe à la suite du dommage pour adapter son logement à son handicap et bénéficier ainsi d'un habitat en adéquation avec ce handicap ». Ce poste traduit cette idée que le handicap consécutif à l'accident nécessite la plupart du temps une modification de l'habitat pour réduire au maximum les contraintes nées de la blessure ou du handicap. Il s'agira par exemple d'installer des rampes d'accès, d'élargir les portes pour permettre au fauteuil roulant de passer d'une pièce à l'autre, ou encore des équipements pour la salle de bains ; de même il faudra tenir compte du rangement et de la disposition du matériel médical parfois encombrant. La notion d'autonomie est un guide précieux pour évaluer le contenu des modifications requises, à condition de bien concevoir que cette autonomie, au mieux, ne sera souvent que partielle. Il s'agit, sinon d'éviter, du moins de réduire pour les personnes handicapées ces inévitables « frictions » avec un quotidien souvent transformé en un véritable champ d'obstacle. Le lieu de vie doit se configurer autant que possible en fonction de la nature du handicap, là où en effet les actions les plus banales se lestent de tout le poids d'un corps qui ne répond plus aux sollicitations de la volonté. Ce poste nous fait toucher du doigt très concrètement l'importance de la personnalisation de la réparation tout autant que celle du pouvoir souverain d'appréciation des juges du fond, dans la mesure où aucune systématisation n'est possible. 191