L'individualisation de la réparation du préjudice corporel que le préjudice d'une vie irréalisée, caractérisant exemplairement le préjudice propre à l'enfant victime d'un dommage corporel. Il est donc plus que nécessaire pour toutes les parties prenantes d'une procédure indemnitaire d'intégrer ce préjudice tout à fait particulier dans l'évaluation des conséquences du dommage dans la vie de l'enfant victime. C'est l'autre bord de l'existence qu'il convient d'aborder maintenant, la vieillesse, pour tenter de déceler là aussi les injustices se logeant dans l'appréciation du préjudice de personnes âgées. * L'âge et la blessure : vieillesse et dommage corporel La vulnérabilité de la personne âgée devant tout type de dommage impose naturellement une attention toute particulière à cette catégorie de la population. Avant d'aborder en tant que telle cette question du dommage corporel dans sa relation à la catégorie des personnes âgées, il faut préciser préalablement qu'une interrogation sur l'existence de la vieillesse en tant que telle se pose. Quelques distinctions liminaires s'imposent. Il faut en effet distinguer le vieillissement biologique naturel et le traitement social qui en est fait, traitement variable selon les sociétés et les époques. Il faut donc rappeler l'importance d'une construction sociale de la vieillesse et par conséquent de la relativité des caractérisations se voulant génériques, attribuant des propriétés à cette catégorie de la population. La contextualisation est donc importante, et ceci est attesté par les changements sociaux démographiques qu'ont connus les sociétés 251