Penser la blessure Il faut donc se méfier des idées reçues, des préjugés et des confusions qui peuvent parasiter la réparation du dommage des personnes âgées, en sous-déterminant indirectement l'assiette de la réparation sous des prétextes qui se révèlent très souvent faux ou illusoires. La personnalisation de la réparation doit rester aussi précise que celle que l'on applique en dommage corporel à d'autres « catégories » de la population. Et ceci d'autant plus qu'elle se caractérise aujourd'hui par des variables qui n'en font pas un groupe indifférencié et monolithique. La vulnérabilité particulière des personnes âgées subissant des dommages exige d'autant plus impérieusement cet effort de personnalisation. Enfin, il ne faut pas oublier que la valeur d'une civilisation se mesure précisément à l'aune de l'attention et de la protection qu'elle apporte aux franges de la population les plus vulnérables. Concernant ces deux catégories de victimes, les enfants et les personnes agées, on le voit, une même incompréhension parasite le travail des acteurs de la réparation. La personnalisation de la réparation nécessite de devoir toujours tenir compte de la situation concrète de la victime, et en particulier celle attachée à l'âge, qui emporte des conséquences que l'on ne peut occulter lors de l'appréhension de l'étendue du dommage. On le voit, s'extraire des routines indemnitaires permet de comprendre plus adéquatement les éléments capables de personnaliser la réparation en fonction de la victime conçue en sa singularité. 270