L'individualisation de la réparation du préjudice corporel du prodigieux labeur de l'humanité. Elle est la capitalisation de cet effort dont nous avons l'héritage et que nous continuons. L'analyse de cette valeur démontre ainsi combien le travail peut être central dans la vie de l'individu, indépendamment de son aspect strictement lucratif auquel nous nous arrêtons souvent par commodité. Nous sommes maintenant en mesure de comprendre les raisons profondes qui expliquent ce que nous avancions plus haut, à savoir que l'inactivité consécutive à un préjudice corporel génère une situation peu enviable et anormale. Le simple fait de ne plus pouvoir travailler, générant une situation d'anomalie sociale, constitue en soi un préjudice qui ne se réduit absolument pas à la seule perte de gain monétaire. C. Politique du drame collectif On ne peut traiter de la réparation du dommage corporel sans aborder la question des catastrophes collectives qui mettent très sérieusement à l'épreuve le régime juridique qui s'applique à la victime individuelle. Pour comprendre la spécificité des catastrophes collectives, il faut naturellement et avant tout tenir compte de la démultiplication dramatique du dommage engendré par l'évènement. La fatalité du drame ne s'abat pas sur une seule victime, mais sur un collectif. Cette dimension collective est à elle seule susceptible de modifier la nature même de l'accident. Il faut introduire entre l'accident individuel et l'accident collectif une différence non de degré 415