Les principes fondamentaux de la réparation du dommage corporel cette immuable loi. Il est donc préférable que le droit puisse tout au moins se ménager les conditions de possibilité d'intégration de ces évolutions, sous le contrôle de la sagesse du juge, ce qu'en droit du dommage corporel le principe de réparation intégrale permet. Qu'une partie de la teneur du préjudice puisse être susceptible de se différencier et de s'affiner montre bien l'inadéquation fondamentale de toute méthodologie figée. Le préjudice, dans la mesure où il a un aspect nécessairement subjectif - ce qui ne veut pas dire arbitraire et insusceptible d'objectivation - peut évoluer selon le cours des perceptions sociales elles-mêmes. Finalement, une des conséquences importantes qui découlent du principe consiste, nous semble-t-il, dans le rapport de l'idée même de réparation avec les différentes méthodes visant à objectiver ou calculer le préjudice. Il est important de comprendre que le principe de réparation intégrale subordonne à lui seul toutes les méthodes particulières d'objectivation du préjudice et se donne comme étant leur esprit, leur sens et leur fonction. Le principe permet en effet au besoin une remise en cause de ces méthodes d'évaluation dès lors qu'elles ne sont manifestement plus adaptées à la réalité du préjudice. Inversement, adopter les méthodes forfaitaires revient in fine à secondariser nécessairement l'idée même de réparation par rapport à ces méthodes. Il s'agit donc fondamentalement d'une question de hiérarchie entre les moyens et les fins. Et nous savons ce qu'il en coûte généralement lorsque nous subordonnons les fins aux moyens. Entre les outils techniques de chiffrage et l'intention 91