Droit et Économie - La petite entreprise - 24

24 LA PETITE ENTREPRISE

proximité entre acteurs autour du chef d'entreprise favorisant confiance et
ajustement mutuel. L'opérationnel, préoccupation souvent première d'un
chef de petite entreprise, atteint fréquemment l'excellence, du fait de cette
appréhension qui est la sienne, à la fois globale mais en même temps précise,
du travail de chacun. Dans un grand nombre d'activités, enfin, la proximité à
l'égard du client, un ancrage dans ses territoires, reste à ce jour un atout
maître, en particulier dans la plupart des activités de service à la personne,
mais également dans les activités de conseil ou autres. En sens inverse, ce
non-cloisonnement, cette vision d'ensemble pourra s'avérer être un des principaux obstacles à la croissance et au développement de l'entreprise. C'est un
classique du management des entreprises que de souligner qu'avec l'accroissement de la taille, apparaît un accroissement de la spécialisation. Le passage
de l'homme-orchestre au chef d'orchestre est assurément un des enjeux du
développement des petites entreprises.
Réactive, efficiente, proche d'un client qui y est (encore) souvent sensible,
la petite entreprise ne manque pas d'atouts face à la seule logique d'économies d'échelle. Inventive, elle peut l'être comme en témoigne à l'extrême
le phénomène des start-up, car la proximité (entre collaborateurs, et avec
certains utilisateurs) favorise l'innovation (Torrès, 2003). Mais un retour à
la question des coûts de transaction permet de mieux comprendre pourquoi la petite entreprise devrait pouvoir, longtemps encore, exploiter les
avantages de sa petite taille.
Les coûts de transaction ont massivement été affectés par le développement
des NTIC. Les coûts de recherche d'information ont été considérablement
réduits par le développement de l'internet, pour qui sait toutefois apprécier
la qualité très inégale de l'information qu'on y trouve. Les coûts de coordination de prestataires extérieurs auprès desquels on externalise ont également
été considérablement réduits, que ce soit par l'échange structuré de données
informatiques (EDI) ou de manière moins formelle (échange de fichiers,
mails, visioconférence, etc.). La réduction des coûts de transaction a conduit
au cours de ces dernières années à un développement considérable des
pratiques d'externalisation, l'entreprise étant invitée à se concentrer sur ses
activités cœur de métier et à faire faire ailleurs ce qui n'en relève pas. L'externalisation ne se fait pas qu'au profit de petites entreprises (Sodexo dans la
restauration collective ou Cap Gemini dans les systèmes d'information sont
de grandes multinationales) mais elle se fait souvent à leur profit. Le développement du e-business est également à intégrer dans ce mouvement.
Le nombre de micro-entreprises a en outre bénéficié en France de la création du statut d'auto-entrepreneur par la loi dite LME du 4 août 2008. Nous
l'avons dit, sur trois millions de micro-entreprises recensées dans le
tableau 1, on compte quelque 878 000 auto-entrepreneurs. Alternative au
chômage pour certains, alternative au salariat pour d'autres, le succès de

Droit et Économie - La petite entreprise

Table des matières de la publication Droit et Économie - La petite entreprise