84 ENFIN DES DÉFINITIONS ? même qu'ils ont préféré ne pas définir les actes réglementaires et les actes individuels et laisser dans une obscurité manifeste les « décisions ni réglementaires ni individuelles », cette expression énigmatique et doublement négative ne pouvant que plonger l'usager dans des abîmes de perplexité. À l'évidence, le projet pédagogique qui sous-tend la création des articles de définition du code, si réussi sur certains points, paraît inabouti sous d'autres aspects. Peut-être cela témoigne-t-il d'une forme de prudence visant à conserver à la jurisprudence son règne sur quelques qualifications juridiques ? Ou au contraire cette pusillanimité révèle-t-elle une forme de pédagogie entravée, qui ne va pas jusqu'au bout de l'exercice et qui laisse le public aux prises avec des demi-définitions ? La réalité est sans doute plus simple et plus complexe à la fois : les actes et les pratiques de l'administration se laissent difficilement circonscrire, étant issus de praxis très anciennes où la détermination du régime juridique applicable avait plus d'importance que la désignation formelle de l'acte auquel il s'appliquait. Comme si l'administration et la jurisprudence de son juge s'intéressaient plus à l'essence des choses qu'à leur nom.