ParaDoxe sur l'orateur E nfin, cet assassin que vous avez défendu, croyiez-vous qu'il fût innocent ? Les bonnes gens qui posent cette question confondent la vertu et l'art oratoire. Autre sujet d'étonnement : « Mon avocat était hors de lui. J'ai cru qu'il allait se jeter sur son adversaire. Et ils sont sortis bras dessus bras dessous ! » Autant demander à M. Denys d'Inès, de la Comédie-Française, s'il se prend réellement pour le Cid et s'il a occis le comte pendant l'entracte. Diderot est dans la vérité : ce serait un piètre orateur, celui qui exprimerait ses propres sentiments. Le langage composé ne s'accommode pas des émotions violentes. La douleur étrangle la voix. En proie à la colère, l'homme ne trouve plus ses mots. Il bégaye. Il est impuissant et ridicule. De jeunes avocats, et même des vieux, se mettent à la place de leur client. Ils épousent ses 81