Droit et Économie - Régulation et jeux d'argent et de hasard - 167

COMMENT PRÉVENIR LE JEU EXCESSIF SUR INTERNET ? 167

§ 4. Utilisation et intérêt des modérateurs de jeux
A. Connaissance et utilisation des modérateurs de jeux
Les modérateurs de jeux qui sont obligatoirement proposés par les opérateurs ne sont connus que par 56,6 % des joueurs en ligne.
Parmi les modérateurs cités, venaient en premier lieu les modérateurs obligatoires, les plus populaires étant ceux liés aux limites d'argent (limites de
mises et de dépôt). Toutefois, certains modérateurs obligatoires semblaient
particulièrement peu connus des joueurs, comme par exemple l'interdiction de jeu (souvent citée comme « exclusion définitive » par les joueurs)
qui n'a été rapportée que par 2 % des joueurs.
Ainsi, si les modérateurs liés aux limites d'argent sont assez bien connus des
joueurs en ligne, quoique représentant seulement un peu plus d'un quart
de l'échantillon total (28 % pour les limites de mises et 26 % pour les limites de dépôts), les autres modérateurs sont particulièrement mal connus,
et sont cités uniquement par 1 à 6 % des joueurs interrogés. La multiplication des modérateurs proposés par certains opérateurs contribue peut-être
à noyer la connaissance des joueurs. Les participants qui jouaient sur ce
type de site déclaraient souvent se perdre entre les différents modérateurs
proposés, et saisir par défaut des valeurs hautes (autolimitation en argent)
pour ne pas être bloqués. Certains joueurs utilisaient par ailleurs des termes
différents pour désigner une même limite, ce qui peut contribuer également à diluer leur connaissance. Ceci est renforcé par le fait que 8 % ont
cité des modérateurs, mais de façon trop peu claire pour être exploitables.
En ce qui concerne l'expérience liée à ces modérateurs, sans surprise, ce
sont les modérateurs liés à l'argent (qui étaient aussi les mieux connus)
qui sont les plus utilisés (72 %), avec le fait de consulter son solde du
compte pendant le jeu (83 %). L'auto-exclusion volontaire était peu utilisée
(3 %), ce qui est conforme à la littérature sur le sujet. Du côté des modérateurs informatifs, on peut noter que les pop-up préventifs et les pages « jeu
responsable » des opérateurs étaient assez peu utilisés (environ ¼ des
sujets). Ceci peut être expliqué par le fait qu'il s'agit d'initiatives opérateurs-dépendantes, et donc variables à la fois en termes de présence, de fréquence et de contenu entre les différents sites de jeu.
Un accompagnement pédagogique à l'utilisation de ces outils serait donc
particulièrement pertinent. Cela permettrait d'informer sur l'existence de
ces modérateurs, sur leur fonctionnement, ainsi que sur leur intérêt pour
limiter le passage d'une conduite à risque à une conduite pathologique.

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