Contextes - Littératures populaires du droit - 21

LA LITTÉrATure POPuLAIre Du DrOIT eXISTe-T-eLLe ?

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fois plus utile que la grammaire »34. L'argument, certainement de nature
commerciale, ne manque pas d'une certaine mauvaise foi, les cours - et,
corrélativement, les manuels - d'instruction civique s'étant considérablement développés depuis les lois Ferry de 1881-188235. De fait, il faut relever
que le nombre d'ouvrages de littérature populaire du droit diminue à partir
du tournant du siècle, lorsque la génération 1880 est devenue adulte, l'instruction civique assurant le minimum d'éducation juridique que la plupart
de ces ouvrages entendaient proposer à leurs lecteurs avant la Troisième
république.
Assurément, les ouvrages de littérature populaire du droit cachent
souvent mal leur visée politique : après l'introduction du suffrage universel
masculin en 1848, il peut s'agir, comme dans les cas précités, d'éduquer les
citoyens à la vie publique à laquelle ils sont désormais invités à participer.
Le devoir civique est souvent mis en avant, pour tous les citoyens, mais
également dans certains cas particuliers : service militaire36 ou jurés37. Le
contexte politique versatile du premier xixe siècle, notamment au regard
des libertés individuelles, étroitement liées aux nombreux changements de
percepteurs, receveurs municipaux, membres des commissions administratives des hôpitaux,
hospices, bureaux de bienfaisance et d'assistance, etc., publié sous la direction de M. Maurice
Félix, sous-directeur des communes à la préfecture de la Seine, chargé de conférences à la
Faculté de droit de Paris, avec le concours de MM. Marcel Aragon, chef de bureau, secrétaire
du syndicat intercommunal de l'électricité, secrétaire administratif de l'Union amicale des
maires de la Seine ; Henriet, rédacteur à la préfecture de la Seine ; Jourdan, chef de bureau
à la préfecture de la Seine ; Robert Lainville, sous-chef de bureau à la préfecture de la Seine ;
Magné de Lalonde, chef de bureau à la préfecture de la Seine ; Marcou, chef de bureau à la
préfecture de la Seine, et de Vallette, secrétaire général de la mairie de Courbevoie, Paris,
Dalloz, 1926.
34. « Avis de l'éditeur », in G. d'Hailly et É. Quétand (dir.), Les lois à la portée de tout
le monde..., op. cit., p. II.
35. Voir, sur cette question, A. Mougniotte, Les débuts de l'instruction civique en France,
Lyon, PuL, 1991. La question de l'éducation au droit des enfants, depuis les exhortations
de Saint-Just sous la révolution, pourrait faire l'objet d'un thème de recherche à part. Les
ouvrages d'éducation civique constituent en effet, d'une certaine manière, une catégorie
à part des littératures populaires du droit : celle du droit expliqué aux enfants. encore
aujourd'hui, l'association Initiadroit, créée en 2005 et reconnue d'utilité publique, regroupe
800 avocats désirant « ouvrir le droit aux jeunes » par des interventions en collège et lycée
ou encore à partir de cas pratiques présentés sur son site internet. L'objectif affiché est
« d'initier au "droit vivant", c'est-à-dire celui que chacun pratique au quotidien sans en avoir
toujours conscience » (http://initiadroit.com/qui-sommes-nous/ ; consulté le 12 juin 2017).
36. L. Beaugé, Le service militaire en France. Manuel à l'usage de tous les Français soumis
à la loi sur le recrutement, et spécialement des officiers de tout grade des armées de terre et de
mer, des préfets, des sous-préfets et des maires, Nice, Cauvin et Cie, 1874 (ouvrage expliquant
vouloir vulgariser les principales lois militaires, afin de « faire connaître à chaque Français
son devoir envers l'État » (« Avant-propos », p. V) ou encore e. Manceau, Code-manuel
du citoyen-soldat, Paris, A. Duquesne, 1889.
37. G. Bascle de Lagrèze, Droit criminel à l'usage des jurés. Science morale, code et
vocabulaire du jury, Paris, Cotillon, 1854, 2e éd.
http://www.initiadroit.com/qui-sommes-nous/
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