Hors collection - Pouvoir politique et finances publiques : quels enjeux au Maroc et en France - 57

ABDELLATIF JOUAHRI

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extérieurs qui pesaient sur notre économie nous ont amenés à solliciter
en 2012 l'appui du FMI à travers sa ligne de précaution et de liquidité
(LPL). Le Maroc a d'ailleurs été le seul pays membre de cette institution
à bénéficier de cet instrument. Il est à rappeler à cet égard que la LPL telle
que conçue, et je cite le FMI, « permet d'apporter des financements pour
répondre aux besoins réels ou potentiels de balance des paiements des pays
qui mènent de bonnes politiques économiques ; elle a été forgée pour servir
d'assurance ou aider à résoudre les crises, et ce dans un large éventail de
situations... L'admission d'un pays à bénéficier de la LPL témoigne de la
solidité foncière de son économie et de la politique économique menée par
les autorités, ce qui contribue à raffermir la confiance des marchés à l'égard
des mesures qu'elles envisagent ».
Notre expérience avec la LPL est à mes yeux une bonne réussite. Elle
a permis de maintenir la mobilisation pour la sauvegarde des équilibres
macroéconomiques et la poursuite des réformes structurelles, de renforcer
la confiance des agences de notation et des investisseurs, assurant de
meilleures conditions de financement extérieur et une plus grande attractivité de notre pays. La baisse progressive du niveau d'accès de la ligne, le
fait que nous ne l'ayons jamais tiré et la perspective de ne plus y recourir
dans le futur, témoignent de la réussite de cet accord et de la solidité des
fondamentaux de l'économie marocaine.
Pourquoi ai-je commencé par ces épisodes ? C'est par ce que tout
simplement, ils sont riches en enseignements. Notre expérience au cours
des années 1980 mais également récemment en 2012 montre qu'il faut
toujours rester vigilant. Redresser certes, faire mieux sans aucun doute,
mais également réduire les vulnérabilités et renforcer la résilience aux chocs,
d'autant plus que, comme nous le constatons tous, le monde est de plus
en plus volatil et incertain. C'est la seule manière d'assurer sur le long
terme la soutenabilité de nos finances publiques ainsi que l'efficacité de la
dépense budgétaire et de dégager davantage de marges pour l'investissement
économique et social.

Mesdames et Messieurs,
Aujourd'hui, les progrès réalisés, avec en particulier la récente adoption
de la nouvelle loi organique des finances, nous permettent d'être relativement optimistes quant à l'avenir de nos finances publiques. Cette réforme
s'imposait de fait, d'abord pour sa conformité avec la nouvelle Constitution
de 2011, et ensuite en tant qu'action de consolidation de l'ensemble des
progrès accomplis en matière de réforme budgétaire, de renforcement de la
crédibilité, de la transparence et de la lisibilité de la politique et de l'action
publiques.

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