Hors collection - Pouvoir politique et finances publiques : quels enjeux au Maroc et en France - 97

MOHAMED FOUzI MOURJI

créations d'emplois ou salaires dans la fonction publique), seront traités en
variables exogènes. Et les instruments les plus souples restent endogènes.

2. Deuxième méthode
Les objectifs prioritaires et les instruments souples sont là aussi, tantôt
endogènes, tantôt exogènes ; mais on procède par étapes.
Première étape : elle consiste à utiliser le modèle dans l'optique décisionnelle. Il s'agit de fixer Y et de calculer les valeurs des X nécessaires pour
atteindre le niveau de Y souhaité. Si certains niveaux de X semblent irréalistes (forte pression fiscale par exemple), on les réduira à des niveaux plus
réalistes.
Deuxième étape : elle revient à utiliser le modèle dans une optique prévisionnelle. Dans ce cas, on introduit les niveaux probables des variables V et
les niveaux admissibles des X et on recalcule pour obtenir les objectifs Y.
Ainsi, par itérations (va-et-vient), nous irons du « souhaitable » vers le
« possible », en gagnant à chaque itération un peu du côté du « souhaitable »
en s'approchant le plus près possible du « probable ».
Cette méthode est utilisée dans la pratique mais elle présente l'inconvénient d'être lourde. Aussi, il convient de rappeler que pour chaque
année, les services en charge des prévisions préparent plusieurs budgets
économiques3.
Pour une année T donnée, on prépare et dispose ainsi de budgets « exploratoires » préparés en T-2, de budgets « prévisionnels » préparés en T-1
et de plusieurs budgets économiques élaborés en T, ces derniers étant
également des comptes prospectifs mais plus « contingents » (avec moins de
marges de manœuvre) car actualisés seulement eu fur et à mesure de l'avancement de l'année. Ils servent parfois à ajuster les mesures en matière de
finances publiques, pour s'adapter à la conjoncture ou répondre à des chocs
imprévus..., à la limite pour l'élaboration d'une loi de finances rectificative.
Dans l'annexe 1, nous fournissons un exemple relatif aux effets d'une
augmentation du taux de TVA de 3 % dans une économie. Le tableau
indique les résultats, par rapport au compte central (comme mentionné,
il s'agit du compte neutre, sans mesure) : conséquences sur l'emploi des
sociétés et sur celui des entreprises individuelles, sur l'investissement global,
sur la consommation des ménages, les échanges extérieurs, les prix...
3. Ce sont des comptes prospectifs nationaux dont certains accompagnent les lois de
finances. Ils comportent des informations chiffrées à la fois sur les instruments de politique
budgétaire et sur leurs résultantes recettes fiscales, équilibres budgétaires... et agrégats tels
que le PIB, la consommation des ménages...

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