Chapitre II LES MOYENS D'UN TRAITEMENT UNITAIRE DES GROUPES DE SOCIÉTÉS 1125. Une solution européenne consistant en la coordination des actions des organes nationaux ayant en charge l'ouverture, le déroulement et la clôture de procédures principales juridiquement distinctes est pleinement justifiée. Une telle proposition ne peut toutefois être efficace que si celle-ci est accompagnée des moyens nécessaires à son effectivité. L'instauration d'une procédure européenne de coordination collective impose que les règles applicables à ses acteurs soient encadrées pour en garantir l'efficacité. Pour cela, la comparaison entre le droit français et le droit anglais de l'insolvabilité sera de nouveau un outil précieux permettant de créer de nouvelles normes à l'échelle européenne. En effet, les moyens d'un traitement transfrontière unitaire (et non unique) des difficultés d'un groupe de sociétés supposent une coordination renforcée de l'action des praticiens désignés par les juridictions nationales. Le rôle du coordinateur est fondamental tant dans les relations qu'il a vocation à entretenir avec les praticiens locaux que dans celles qu'il entretiendra nécessairement avec les juridictions nationales ayant ouvert une procédure principale à l'encontre d'un membre du groupe. La mise en place d'une procédure européenne de coordination collective impose donc que soit établi un cadre procédural clair et compréhensible de tous (Section I). Ce cadre procédural doit également être accompagné de règles substantielles acceptables par tous, témoignant ainsi qu'une harmonisation des droits de l'insolvabilité en Europe, souhaitée par les institutions européennes par la publication d'une proposition législative le 22 novembre 2016, ne relève pas d'une utopie pour les prochaines années à venir (Section II). SECTION I UNE COORDINATION RENFORCÉE DE L'ACTION DES ACTEURS DE L'INSOLVABILITÉ TRANS FRONTIÈRE EUROPÉENNE 1126. Les faiblesses du règlement 2015/848 relatives à l'insolvabilité transfrontière d'un groupe de sociétés en difficulté ayant été relevées, l'heure est venue d'émettre des suggestions au regard du cadre juridique précédemment proposé. Tenter de répondre à la problématique des groupes de sociétés en difficulté suppose que les pistes suggérées puissent trouver un écho dans l'application future du règlement 2015/848. Ces suggestions seront donc proposées à la lumière des règles