Sélectionner à l'entrée de l'université étudiants là où l'étape d'apprentissage antérieure accordait plus d'importance à l'individualité de l'élève. À l'université, contrairement au secondaire, tout repose sur la liberté et l'autonomie des étudiants : ils sont dispersés entre divers enseignements sans plus jamais appartenir à un « groupe-classe » comme les élèves dans le secondaire ; leur assiduité n'est pas contrôlée dans bon nombre de cours ; le suivi de leurs parcours quasi inexistant ; une distance considérable sépare l'étudiant en première année de licence des plus chevronnés de ses enseignants - distance qui va en se réduisant jusqu'à la seconde année de master, pour disparaître en doctorat avec la relation très personnalisée qu'un doctorant peut avoir avec son directeur de recherches. Ce décalage se matérialise par quelques chiffres accablants1 : 28 % des étudiants inscrits pour la première fois en première année de licence en 2010 - soit environ 100 000 étudiants - ont obtenu leur licence au bout de trois ans ; à l'inverse, 43 % des étudiants inscrits pour la première fois en première année de licence en 2011 auront quitté l'université sans diplôme deux ans après. Il y a là un immense gâchis humain, social et financier. Il est possible de modérer ce hiatus en remontant à l'une des principales sources du décrochage : le passage du lycée à l'enseignement supérieur. La préparation au monde du supérieur relève d'abord d'une certaine exigence à l'égard des lycéens, 1. Ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche, L'état de l'enseignement supérieur et de la recherche en France, juin 2016 (https://publication.enseignementsup-recherche.gouv.fr/eesr/9/ EESR9_ES_18-les_parcours_et_la_reussite_en_licence_licence_professionnelle_et_master_a_l_universite.php, consulté le 27 avril 2017). 40https://publication.enseignementsup-recherche.gouv.fr/eesr/9/