Sélectionner à l'entrée de l'université à l'ENA reconnaissait hélas avoir baissé la garde en la matière, au nom d'une prétendue volonté de ne pas discriminer les candidats issus de milieux défavorisés, qui seraient par leur origine sociale moins sensibilisés à la bonne maîtrise du français : « Nous savons tous que l'orthographe a évolué et évolue continuellement : on n'écrit plus comme Montaigne ou Richelieu, pourtant fondateur de l'Académie. Nous savons aussi qu'il s'agit souvent d'un "marqueur social", et qu'il faut donc relativiser son importance si l'on veut pratiquer des recrutements innovants ». Mais c'est la crédibilité des universités - et donc la valeur des diplômes qu'elle délivre et à travers elle « l'employabilité » de ses anciens étudiants - qui est en jeu ici, et il ne faut pas céder d'un pouce à cet égard : la maîtrise du français écrit et oral est - avec d'autres savoirs fondamentaux en sciences humaines ou en sciences - un prérequis obligatoire et universel pour l'accès à la première année de licence de l'enseignement supérieur. Propositions Faire en sorte que tout bachelier possède une maîtrise correcte de la langue française écrite et orale, ainsi que d'au moins une langue étrangère. Renforcer la qualité des enseignements et les exigences attendues des élèves au collège et au lycée. Au-delà, réduire l'échec en licence universitaire suppose que les lycéens soient préparés aux différents parcours proposés dans le supérieur - du moins à ceux pour lesquels ils éprouvent un intérêt. 42