PRÉfACE IX Il n'existe aucun « miracle de la citoyenneté de l'Union » comme voudrait nous le faire croire l'avocat général Maduro. Il n'y a que la réalité des traités et celle de la souveraineté de l'État qu'il doit exercer de manière certes loyale et responsable au regard des principes du droit de l'Union, comme le rappelle la jurisprudence Genovese c/ Malte. Mais la résistance de la Cour suprême britannique dans l'arrêt Pham de 2015 illustre combien ce sujet est sensible et doit relever de la souveraineté des États, quand bien même serait affecté un droit protégé par celui de l'Union européenne. Il faut être clair sur ce point : les traités n'ont pas donné de compétence à l'Union européenne en matière de nationalité, qui relève de la responsabilité des États. L'inutile débat constitutionnel, en 2015-2016, sur la question de la déchéance de nationalité a bien montré combien ce thème de la nationalité est ultrasensible dans la société française. Il faut donc l'asseoir sur des principes plus nets qui permettent à chacun de savoir en quoi et pourquoi il est un national français. Anne-Virginie Madeira nous montre le chemin d'une définition plus claire de la nationalité, qui permette à l'État, à ses citoyens et à ceux qui veulent intégrer la société française, d'en comprendre les éléments fondamentaux. Elle a toute notre gratitude. Guillaume Drago Professeur à l'Université Paris II Panthéon-Assas