Un mythe du droit parlementaire La difficulté est cependant que les parlementaires ne sont pas tous réellement demandeurs de cette revalorisation comme si la théorie anglaise des contre-pouvoirs ou cheks and balances d'un Locke (1632-1704) ou d'un Blackstone (1723-1780) n'avait jamais véritablement « pris » en France. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, en effet, il semble que nombre de parlementaires interrogés ne soient pas prêts à (re)prendre le pouvoir comme s'ils en avaient peur et préféraient accepter d'être dirigés par un exécutif agréable à suivre (dans la majorité et ses apparentés) ou à détester (dans l'opposition). C'est en tout cas ce qui ressort de l'ouvrage et de l'enquête : « Peut-on revaloriser le Parlement français ? » (Fondation Jaurès ; 2012). Faut-il donc conserver le mythe ? Assurément non ! Il faut le combattre et le combattre sans cesse. Il faut revaloriser enfin et vraiment ce Parlement français au nom de la démocratie et pour ses citoyens. Rappelons en effet que le cœur du régime parlementaire est bien son Parlement et non son chef de l'État ou son gouvernement car c'est bien du Parlement qu'émanent (ou devraient émaner) les forces politiques. 111