xAVIeR LABBÉe 101 L'arrivée des robots androïdes coïncide d'ailleurs avec la robotisation de l'homme qui est en cours. Bientôt l'homme préférera avoir des prothèses plus solides et plus belles que ses membres ou ses organes. L'homme n'a plus de destinée puisque son avenir sera bientôt prédit par des algorithmes. La machine à laquelle il sera connecté en permanence lui dictera ses comportements. Comment distinguera-t-on l'homme robotisé de l'androïde humanisé ? Mais la disparition de l'humanité supposera celle de toutes les valeurs de l'humanité. Il n'y aura plus de « droits de l'homme » chez les posthumains. Il n'y aura plus de « sciences humaines » (comme le Droit ou la Médecine) mais il y aura peut-être d'autres sciences qui prendront le relai. Les mécaniciens succéderont aux médecins, les radars aux juges7. Les rapports entre les humanoïdes seront en tout cas sûrement différents des rapports entre les hommes tels qu'on les connaît aujourd'hui. on ne peut pas les imaginer. Mais ce qui est sûr, c'est que le monde humanoïde ne fera plus de différence entre les personnes et les choses : or la distinction des personnes et des choses constitue aujourd'hui le fondement du Droit. Celles et ceux qui aujourd'hui la remettent en cause - et qui souhaitent en particulier que le Parlement (qui peut tout faire y compris n'importe quoi) attribue la qualité de sujet de droits aux robots humanoïdes, ne font que traduire la marche inexorable vers la post-humanité. Ce sont les fossoyeurs de l'humanité. Saint Jean nous rappelle que le dernier témoignage de l'activité humaine sera un acte de justice : le jugement dernier préfigurant l'Apocalypse (et donc la fin de l'humanité) ne concernera que les humains. Un homme incarnant la divinité viendra juger les hommes. Dans le monde post-humain qui prendra - à ce que l'on dit - le relai... il n'y aura plus de justice, puisque le dernier jugement aura été rendu. qui donc le commentera ? Le Droit français punit au titre de proxénétisme le fait de favoriser la prostitution d'autrui en mettant à la disposition des personnes un local ou un véhicule. on parle de fourniture de moyens. Mais le commerce d'objets de plaisir (qui incite l'acheteur à se prostituer lui-même) n'est pas interdit. Il est au contraire favorisé. et peu importe que l'acheteur soit mineur ou vulnérable : chez Monoprix, on ne distingue pas. Ubi Monoprix non distinguit... 7. V. xavier Labbée, L'homme robotisé, JurisClasseur fascicule 56, sous article 16, C. civ.