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L'HUMAIN AUGMeNtÉ PAR LeS RoBotS

en France, du fait de la sévérité de la loi sur l'antisémitisme, la société
Alphabet propriétaire de la marque Google est prudente et cherche,
autant que faire se peut, à contrôler la mise en avant dans les réponses
du moteur de sites ouvertement antisémites. Mais il s'agit là d'un travail
constant pour traiter un problème face auquel l'IA n'est pas encore d'une
très grande efficacité. Le système de complétion des requêtes reprend
les requêtes plus fréquentes. La personne consciente de ce mécanisme
n'attache aucune importance aux propositions intermédiaires. Celle
qui en revanche en ignore les rouages prend à la lettre les formulations
proposées et peut penser : « Voilà, mon moteur de recherche me parle
de la richesse des juifs... Donc les juifs sont riches ». Les fake news ou
encore le problème classique des mineurs exposés aux jeux violents ou
à la pornographie sont aussi dans l'orbite du domaine classique de la
responsabilité sociétale des entreprises du numérique. Les réponses des
entreprises du Web génèrent parfois en retour un excès de censure qui
soulève des questions tout aussi redoutables.
Il semble que les dangers précédemment dénoncés pourraient être
globalement abordés sous l'angle général de l'abus de faiblesse ou de la
publicité mensongère, qui visent plutôt des sujets jeunes ou âgés. Mais du
fait de l'intensification de l'usage des réseaux sociaux et de la robotique,
beaucoup de personnes sont susceptibles d'être victimes de ces abus du
fait de la difficulté à comprendre le fonctionnement de ces programmes
et du manque de « littératie numérique ». Il est légitime d'engager des
poursuites pour défaut d'accessibilité des malvoyants, mais il serait également pertinent de poser la question de l'accessibilité cognitive afin de
trouver les moyens d'interpeller certains industriels des technologies de
l'information.
Peut-on parler de publicité mensongère ? Une pratique commerciale
est considérée comme une publicité mensongère si l'existence, la disponibilité ou la nature du bien ou du service est trompeuse. Alors lorsqu'un
robot ou un chabot interagit avec ses usagers et que tous les moyens sont
mis en œuvre pour laisser croire à ces derniers qu'ils échangent avec un
agent humain ou un agent « intelligent », ne sommes-nous pas dans une
forme de tromperie ? Certes, dans le cas d'un chatbot, il ne s'agit que de
conseils, mais il serait souhaitable que les caractéristiques essentielles,
substantielles du service, entre autres choses sa composition, son origine
et sa qualité, soient véritablement explicitées. Ne s'éloigne-t-on pas de ces
conditions dès lors que l'on simule la personne humaine ? Les qualités et
les aptitudes professionnelles sont-elles toujours parfaitement claires ?

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