Droits africains - Le droit de l'Union africaine - 1re - 107

LE SYSTÈME CENTRAL DE L'UNION AFRICAINE 107

une Conférence générale des membres de l'organisation (à ce niveau,
l'Afrique et l'Union africaine devraient faire aboutir le projet). Ensuite, et
plus lourde, est la recommandation de la Conférence requérant que les
modifications de la charte n'entrent en vigueur que lorsque deux tiers des
États membres, dont les cinq membres permanents, les auront ratifiées.
C'est donc par ces derniers que les négociations en vue de la réforme doivent commencer29.
112. La Conférence et le spectre des crises au sein de l'Union. - Conscients du
rôle que pourrait jouer l'organisation dans le système international, les
observateurs sont, sans doute à juste titre, hantés par la question de l'efficacité de l'Union africaine. Cette question mérite d'être examinée à ce
niveau, car la Conférence constitue le poumon de l'Union. Il conviendra
de retenir que les États membres ont adopté le principe du consensus
pour éviter les crises fratricides. C'est ainsi qu'a été adopté le consensus
d'Ezulwini30, devenu une base de travail concerté de l'Union dans toutes
les négociations intergouvernementales. L'organisation de l'Union africaine s'est donc dotée de standards et de mécanismes a priori solides et
que l'histoire tourmentée des États devrait préserver. Le fonctionnement
de l'Union africaine, tel que soutenu par la Conférence des chefs d'États,
devrait être, même en cas de crise, tenu intact. Il est en effet remarquable
qu'à travers les crises multiples, internes aux États et régionales, qui ont
traversé l'histoire de l'Afrique depuis 1960, qu'il n'ait jamais été question
de remettre en cause le système d'Addis-Abeba. Outre la question des changements anticonstitutionnels de gouvernements, deux autres occurrences
peuvent toutefois être considérées : celle sur la pression financière et celle
qu'a connue l'organisation lors de la question de la transformation en autorité de la Commission de l'Union.
113. La donne financière et budgétaire. - Cette question est très présente à
l'Union africaine31, comme le prouve le fait que les textes de l'Union
International Peace and Security", Canadian Yearbook of International Law, Vancouver, B.C.,
University of British Columbia, 1971, p. 30-58.
29. Nacambo (H. Y.), L'Union Africaine et la réforme du système des Nations unies : du Consensus d'Ezulwini à la crise en Libye, Ed. Omniscriptum, 2011, 164 p. ; Lecoutre (D.), « Des voix du Sud au
Conseil de sécurité, l'Afrique et les réformes des Nations unies », Le Monde diplomatique,
juill. 2005, p. 17.
30. L'Union africaine après examen du rapport du groupe de haut niveau sur les menaces, les
défis et le changement a adopté une position commune africaine connue comme « le
Consensus d'Ezulwini », qui contient les éléments suivants : pauvreté, maladies infectieuses
et dégradation de l'environnement. La question de la réforme du Conseil de sécurité des
Nations unies est notamment abordée de cette même façon, voir Ext./EX.CL./2 (VII).
31. Déclaration d'Accra, Conférence de l'UA, Déclaration 2 (IX), La nécessité d'identifier des sources
alternatives de financement des activités de l'Union africaine, juill. 2007 ; Toussaint (E.), Crise globale
et pistes alternatives, Documentation de l'Union africaine, 2008, 10 p.

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