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droits qu'ils auraient au plan économique. Il en ressort qu'en droit, l'indépendance politique est une fiction lorsqu'elle n'est pas soutenue par un
essor économique. Une analyse devrait être faite de la nature des règles
que le droit de l'Union africaine met en œuvre en matière économique.
Pour dire le vrai, si tous les États prétendent au développement, les États
africains - dans une mesure ceux latino-américains et une partie de ceux
d'Asie - se présentent comme des acteurs réels et les destinataires visés du
droit international économique du développement. Ainsi, leurs contributions et propositions normatives ont vocation naturelle à constituer ce
droit. Le droit international n'a eu qu'un regard partiel et parcellaire du
droit international économique à travers les questions comme celle des
investissements ou de l'environnement. La problématique générale, au
sens du développement économique des États, apparaît en droit international à compter des années 1960 avec les indépendances africaines. Ceci
constitue, volens nolens, un apport épistémologique considérable au droit
international de la part du continent africain.
40. La libre disposition des richesses et des ressources constitue un droit essentiel, qui s'exerce dans l'intérêt exclusif des populations. En aucun cas un
peuple ne peut en être privé48. L'histoire du droit international de l'économie va d'ailleurs en donner des illustrations. On retiendra notamment les
conflits libyens en matière d'hydrocarbures. Afin de nationaliser ses ressources, la Libye a opposé aux sociétés américaines le principe de la libre
disposition de ses richesses et ressources naturelles49. L'attrait des matières
premières africaines a souvent pesé dans les différentes formes de coopération proposées au continent. Pas toujours en faveur de ce dernier, a-t-on
souvent observé. C'est dans le but de mieux positionner les États d'Afrique
que le Traité d'Abuja du 3 juin 1991 a créé une communauté économique
africaine. Comme le souligne Ahmed Mahiou, « l'Afrique est le premier
continent à créer, en 1991, une communauté économique regroupant l'ensemble des États, alors qu'il est le dernier à émerger sur la scène

48. Les autres alinéas déclinent de la même manière, notamment : 2. En cas de spoliation, le
peuple spolié a droit à la légitime récupération de ses biens ainsi qu'à une indemnisation
adéquate ; 3. La libre disposition des richesses et des ressources naturelles s'exerce sans préjudice de l'obligation de promouvoir une coopération économique internationale fondée sur
le respect mutuel, l'échange équitable, et les principes du droit international ; 4. Les États
parties à la présente charte s'engagent, tant individuellement que collectivement, à exercer
le droit de libre disposition de leurs richesses et de leurs ressources naturelles, en vue de
renforcer l'unité et la solidarité africaines.
49. V. CIJ, Texaco-Calasiati c/Gouvernement libyen, 19 janv. 1977. En l'espèce, la Libye a demandé,
au détriment de l'entreprise américaine, le bénéfice du principe international de la souveraineté sur les ressources naturelles comme un des fondements de la nationalisation,
V. notamment, Dupuy (R. J.), JDI 1977, p. 350.

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