Titre 1 LA LOGIQUE CONTRIBUTIVE : L'ASSISE DU SYSTÈME 170. Le système de retraite repose sur une forte logique contributive. D'un point de vue théorique, cela signifie que les pensions ont été conçues comme une contrepartie ne pouvant être accordée qu'aux personnes ayant préalablement payé des cotisations. D'un point de vue pratique, la contributivité du système de retraite se traduit par la place centrale qu'y occupe la technique de l'assurance sociale. Héritière des dispositifs mis en place en 1910 et en 1928-1930, l'assurance « vieillesse » contemporaine présente deux caractéristiques principales. 171. Il s'agit premièrement d'une assurance professionnelle, c'est-à-dire que seuls les travailleurs et leur famille peuvent en bénéficier. En outre, l'assurance « vieillesse » fonctionne sur une base corporatiste. Les travailleurs sont regroupés en fonction de l'emploi qu'ils occupent et/ou du secteur géographique dans lequel ils exercent leur activité. Le caractère corporatiste de l'assurance « vieillesse » explique une partie de l'organisation administrative et financière qui a été mise en place à la Libération. Il justifie par exemple le fait que le financement des pensions soit assuré par des prélèvements assis sur les seuls revenus du travail. Il permet également d'expliquer qu'il n'existe pas une seule assurance « vieillesse » commune à tous les travailleurs, mais des assurances aux modalités de fonctionnement et à la générosité différentes. Il rend par ailleurs légitime l'intervention des partenaires sociaux dans la gestion administrative et financière des caisses de retraite. L'objectif du premier chapitre sera de revenir sur le caractère corporatiste de l'assurance « vieillesse » et d'expliquer les conséquences administratives et financières qui résultent de ce choix (Chapitre 1). 172. Deuxièmement, l'assurance « vieillesse » est organisée autour d'une logique d'équité. Cela signifie qu'elle ne cherche pas à proposer les mêmes conditions d'assurance ni à accorder les mêmes droits à pension à tous les individus. Elle vise au contraire à adapter la couverture « vieillesse » en fonction du mérite supposé de chacun. Dans la pratique, l'équité est garantie par la stratification de l'assurance « vieillesse ». Le fait de maintenir une pluralité de régimes de retraite de base, auxquels se superposent des régimes complémentaires et des régimes surcomplémentaires rend en effet la protection particulièrement hétérogène. L'équité se traduit également par la volonté d'individualiser autant que possible les droits à