Hors collection - Regards des juristes d'Amérique latine sur la réforme du droit des obligations - 56

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RÉFORME DU DROIT DES CONTRATS

disparaissait après quarante-huit ans, au profit de celui qui régit aujourd'hui
notre pays.
Le code de 1936 a incontestablement déterminé les prémices de la
doctrine civile au Pérou, avec des œuvres aussi fameuses que celles du
maître José León Barandiarán et celle de Jorge Eugenio Castañeda, tous
deux professeurs de droit pendant de nombreuses années dans plusieurs
universités du pays.
Mais au-delà de cela, les deux ou trois générations suivantes de juristes
se sont formées sous l'influence de ce corpus normatif et ont développé
leurs doctrines en accord avec lui.
N'oublions pas que le code péruvien de 1936 a été très influencé par le
droit français, dont le code était hégémonique dans notre tradition juridique. Rappelons que le code italien n'allait être promulgué que six ans
plus tard, et que le code allemand n'a jamais eu, au Pérou, la répercussion
qu'il a pu avoir sous d'autres latitudes. Cela est essentiellement dû au fait
qu'il réponde à une idiosyncrasie très différente de celle que l'on connaît
en Amérique latine, ainsi qu'à la difficulté d'accès à la doctrine allemande
en raison de la barrière de la langue.
On peut dire que tous ceux qui ont fait partie de la Commission ayant
écrit le Code civil péruvien de 1984 (la même qui a commencé ses études
en 1965) ont produit des travaux dans lesquels la doctrine française était
centrale, que ce soit de manière directe ou indirecte (par exemple en consultant des auteurs latino-américains, argentins surtout, très influencés par les
juristes français).
Entre 1984 et 1988 j'ai étudié à la Faculté de Droit de l'Université
catholique pontificale du Pérou : comment ne pas me rappeler les lectures
d'auteurs français classiques, tels que Demogue, Mazeaud, Josserand,
Planiol et Ripert, Colin et Capitant, Aubry et Rau, entre autres ?
Sur le plan personnel, mon séjour à la bibliothèque du cabinet Olaechea,
ainsi que mes études, pendant onze ans, dans une école de Pères français,
ont fait de moi un lecteur assidu d'auteurs qui n'ont jamais été traduits
en espagnol, comme Baudry-Lacantinerie, huc, Demolombe, Laurent,
Marcadé et Pont, et même Jacques de Maleville, un des premiers commentateurs du code français en 1822, ainsi que des actes de la Commission qui
a écrit le code entre 1803 et 1804.
Je devins un tel connaisseur du droit français qu'une fois avocat je
commençai à me constituer ma propre bibliothèque dans laquelle les
auteurs mentionnés ne pouvaient manquer, ceux-là mêmes que je continue
à consulter pour mes recherches.
Une des questions que l'on peut poser au sujet de l'importance de la
doctrine française dans l'histoire du droit civil porte sur les raisons qui

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