Chapitre 1 La tempête Xynthia Dans la nuit du 27 au 28 février 2010, la tempête Xynthia s'abat sur la Vendée. La commune de La Faute-sur-Mer est particulièrement touchée : l'ouvrage public appelé la « digue Est » qui longe des lotissements est submergé et ces habitations sont inondées. Il s'agit souvent de maisons de plain-pied et les habitants sont piégés par la montée des eaux. 29 personnes périssent noyées et 80 autres sont blessées. Des dégâts matériels importants sont causés : l'inondation a concerné 4 800 habitations et 160 exploitations agricoles. 75 km de digues et 120 km de côtes sont endommagés. Les expertises et témoignages révèlent un phénomène naturel d'une ampleur considérable et des souffrances poignantes : « La submersion a atteint 360m3 par seconde, avec une lame d'eau au-dessus de la digue d'environ 40 cm à 50 cm et un maximum de 80 cm au point le plus bas de la crête. La vitesse d'écoulement a atteint 7 mètres par seconde ». Les survivants ont relaté « la montée des eaux, leur surprise (...) ainsi que leur impuissance face à l'inondation, renforcées par sa rapidité et la violence de sa progression (...) l'angoisse vécue face au piège qu'étaient devenues leurs habitations ainsi que les efforts désespérés qu'ils ont dû fournir pour survivre »1 . L'affaire Xynthia a elle aussi un volet pénal, très médiatique, et un volet administratif. I. Le procès pénal Le jugement rendu dans cette affaire a été particulièrement remarqué en raison des peines prononcés, avant que celles-ci ne soient allégées en appel. 1. CA Poitiers, 4 avr. 2016, no 16/00199 97