L'impôt sans le citoyen ? de métiers traditionnels. Il en résulte, sur une longue période de plus de quarante années, une déconstruction de l'État et une métamorphose de l'ensemble de la société engendrant une mise à l'écart d'une grande partie de la population. Il s'agit d'une transformation en profondeur qui aligne progressivement le fonctionnement du secteur public à celui d'une entreprise. Nous sommes dans une période transitoire : nous avons encore un pied dans une philosophie de l'impôt civique ou politique et un autre dans une philosophie entrepreneuriale qui a complètement modifié la conception et la pratique des finances publiques. Cette mutation a un aspect positif : la préoccupation est de mieux gérer les fonds publics. Mais, en même temps, l'idée est développée que le secteur public peut s'apparenter à une entreprise. Du coup, le lien social s'efface au profit d'une perception individualisée de l'impôt : qu'est-ce que je paye et quel bénéfice j'en retire ? C'est pourquoi on peut en conclure qu'aucun bricolage de la fiscalité n'est en mesure de traiter ce problème ou de le faire disparaître car c'est le système fiscal qui est de fait inadapté et qui accroît la souffrance des individus les plus fragiles ou en passe de l'être. Ce sont aussi les clefs de lecture habituelles ou encore les idéologies - forgées pour l'essentiel au XVIIIe siècle sous l'influence du libéralisme politique, au XIXe sous celle du libéralisme économique, du socialisme et du solidarisme et enfin dans l'immédiat après seconde guerre mondiale sous 16