Quel futur de l'impôt ? qui de surcroît continue à être déterminé par des corporatismes de toutes sortes publics et privés. Mais tout se passe comme si la gouvernance fiscale demeurait prisonnière d'un contexte, celui du e XX siècle. La récurrence des approches exprime une hésitation à entrer de plein pied dans le e XXI siècle. Néanmoins, un examen attentif des travaux portant sur cette question fait clairement apparaître une parfaite identification du cadre actuel dans lequel évolue l'impôt. Ainsi, l'OCDE en a très rapidement pris en compte les conséquences pour le système fiscal international. Elle note encore dans son dernier rapport intérimaire sur la lutte contre l'érosion des bases d'imposition et les prix de transfert (BEPS) qu'« il est essentiel de bien comprendre les conséquences de la numérisation de l'économie sur la façon dont les entreprises exercent leurs activités et créent de la valeur pour s'assurer que le cadre fiscal répondra bien aux défis posés ». Les mesures proposées par l'OCDE sur la demande des ministres des Finances du G20 et dans le cadre du BEPS se présentent sous la forme d'un plan d'action. Il s'agit de « faire en sorte que les bénéfices soient imposés là où les activités économiques sont réalisées et là où la valeur est créée »11. L'OCDE évalue le montant de l'évasion fiscale de 100 à 240 milliards de dollars par an, soit 4 à 10 % des recettes totales de l'impôt sur les 11. Cf. M. BOUVIER, « Nouvelle gouvernance fiscale », in Revista internacional de Direiti tributario, no 10, Éd. Del Rey, 2009. 163