Le citoyen-client par l'institution qui en bénéficie plutôt que comme l'expression d'un devoir social. De son côté, le contribuable « en veut pour son argent », il est soucieux de l'utilisation qui est faite des deniers publics ; autrement dit, il épouse parfaitement la culture gestionnaire en se considérant comme un client. Un glissement de sens semble donc s'opérer dès lors que le civisme fiscal prend une dimension plus administrative et gestionnaire que politique. Cette culture gestionnaire s'inscrit à la fois dans la recherche d'une meilleure qualité des services rendus aux usagers et dans celle d'une maîtrise de la dépense publique, par conséquent du moindre coût administratif, notamment celui du traitement de l'impôt par l'administration fiscale. Il s'agit de promouvoir l'acceptation de l'impôt en favorisant l'accomplissement volontaire par les citoyens de leurs obligations fiscales. Il faut y voir une stratégie qui conduit à isoler les fraudeurs ou les « mauvais payeurs ». Cette stratégie satisfait à un objectif budgétaire, tout particulièrement à celui d'un bon recouvrement de l'impôt. Le dispositif relève d'une logique privilégiant la prévention de l'évasion fiscale qui a été mise en œuvre depuis longtemps aux États-Unis et en Grande-Bretagne (compliance). C'est là toutefois une « arme à double tranchant » car si la qualité du service n'est pas au rendez-vous, le citoyen-client refusera de reconnaître la légitimité de l'impôt qui lui est demandé. Autrement dit, si le « civisme fiscal classique » suppose la confiance du contribuable dans le 61