L'impôt sans le citoyen ? processus politique de décision fiscale, le « nouveau civisme fiscal » procède quant à lui de rapports de confiance mutuelle entre les contribuables et l'administration. La légitimité de l'impôt repose dès lors sur un double consentement. À la légitimité politique s'ajoute une autre légitimité, une légitimité gestionnaire, avec cette fois pour objectif un consentement direct du citoyen-client à l'application de la loi fiscale favorisé par l'attitude de l'administration fiscale ainsi que par la bonne qualité des services rendus par le secteur public. On assiste ainsi à la cohabitation de légitimités qui relèvent d'époques et de mondes différents. Il en résulte une vraie fragilité d'autant que l'ensemble repose sur un imaginaire fiscal lui-même fragile. * L'algorithme et l'expert contre le citoyen/contribuable ? Dans la mesure où la légitimité de la prise de décision fiscale repose sur le principe selon lequel le Parlement est le centre ultime du pouvoir on a longtemps mesuré la portée de ce pouvoir au regard de l'étendue du droit d'initiative accordé aux élus. Il faut toutefois rappeler, on l'a vu, que ce processus de décision est toujours resté cantonné dans le cadre d'un partage de compétences entre l'exécutif et le législatif. C'est ce partage qui, d'une part a structuré la prise de décision jusqu'à aujourd'hui, et qui d'autre part a pu laisser penser que les seuls protagonistes du jeu de pouvoirs en matière fiscale étaient le gouvernement et le parlement étant cependant entendu que le citoyen est à la base de l'architecture démocratique. 62