Hors collection - Finances publiques et justice sociale - 49

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l'insertion des exclus dans les circuits productifs de l'économie : elles
s'étendent ainsi plus largement, par-delà les seules inégalités de revenus, aux
inégalités de pouvoir. Les politiques publiques de lutte contre les inégalités
et les exclusions devraient ainsi dépasser les « filets de sécurité sociaux »
auxquels se réduit la lutte contre la pauvreté prévue par les organisations
internationales1.
Il reste à concevoir un cadre de référence pour l'analyse et la mise en
œuvre d'une politique publique dans ce domaine. Le roi s'informe, écoute,
fait de la proximité et s'emploie ainsi à rechercher les voies et les moyens
d'un ajustement structurel sur la base d'un certain nombre de propositions
qu'il paraît avoir fait siennes : que la pauvreté n'est ni une fatalité ni un état
ni une catégorie sociale, mais un processus d'exclusion déterminé par des
inégalités structurelles ; qu'il faut appréhender et caractériser la diversité et
la complexité des comportements des acteurs ; que l'État doit s'impliquer
en particulier au sein d'instances de négociation et de régulation contractuelle associant les secteurs sociaux ; et enfin, qu'il faut prendre en compte
les initiatives des groupes d'acteurs susceptibles d'assurer des fonctions
d'intérêt collectif. Il l'a souligné à plusieurs reprises : c'est une « vision
globale » à promouvoir.
Il faut l'adoption d'une approche globale et renouvelée, permettant
d'apporter des solutions pratiques et applicables aux problèmes réels et
pressants des citoyens. L'objectif ultime est d'assurer un développement
équilibré et équitable, profitant à tous et contribuant à instaurer un climat
de quiétude et de stabilité. Il importe aujourd'hui de dépasser la seule
étape, néanmoins indispensable du diagnostic, pour s'attacher à résoudre
les problèmes existants.
Dans son discours devant le Parlement, le 13 octobre 2017, Sa Majesté
le roi fait cette recommandation : « Il faut appeler à l'élaboration d'une
vision intégrée de ce que seraient à la fois le modèle politique, économique et social de notre pays et le système de gouvernance centrale et
territoriale, envisagé sous tous ses aspects, y compris le dispositif juridique qui le régit ». une vision propre à imprimer une dynamique forte
à ce modèle, en favorisant l'élimination des obstacles qui entravent son
évolution et en apportant des remèdes aux faiblesses et aux dysfonctionnements constatés in situ.

1. Sur cette problématique, cf. Marc Hufty (dir.), La pensée comptable. État, néolibéralisme, nouvelle gestion publique, PuF, Nouveaux Cahiers de l'IueD, Paris ; Joseph
e. Stiglitz, Towards A Paradigm for Development; Strategies, Policies, and Processes,
Prebisch Lecture, unctad, Genova, October 19, 1998 ; et thomas Piketty, L'économie des
inégalités, La Découverte, coll. Repères, Paris, 1997.

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