Quelle fiscalité au service de la justice sociale au Maroc ? Omar Raissouni Inspecteur des Finances De nos jours avec les difficultés économiques que connaissent beaucoup de pays, les inégalités de revenus et de richesses ont tendance à se creuser ce qui explique la montée de la pauvreté et de l'exclusion sociale. Cette situation relance avec force dans tous les pays le débat stratégique sur la question de l'injustice sociale et des moyens de politique économique pour y remédier. Au Maroc, cette thématique revêt une signification particulière compte tenu des fortes attentes et revendications des citoyens. Pour promouvoir la justice sociale on utilise généralement trois principaux instruments qui sont de nature à redistribuer de manière directe ou indirecte les revenus primaires ; il s'agit de la fiscalité, de la protection sociale et de la production de services collectifs. À cela s'ajoutent toutes les mesures de lutte contre les discriminations, notamment positives. La fiscalité est donc au cœur du débat sur la réduction des inégalités et de l'injustice sociale, et la politique fiscale contribue largement à la réduction des revenus après impôt et permet de lever les recettes nécessaires au financement des dépenses publiques de transferts qui profitent aux ménages à faible revenu (santé, éducation) et des infrastructures nécessaires à la croissance et partant à l'équité fiscale. Plus fondamentalement encore, le rôle particulièrement important et sensible de la fiscalité réside dans le fait qu'elle représente une interface essentielle entre l'État et ses citoyens. en effet, la mobilisation des recettes fiscales, la répartition de la charge fiscale entre les contribuables et les