OMAR RAISSOuNI 79 La justice fiscale dépend aussi des progrès que l'administration fiscale et les autres intervenants sont appelés à réaliser, et notamment : - assurer un meilleur encadrement du pouvoir d'appréciation de l'administration, en particulier au niveau de la taxation d'office, de la fixation des bases d'imposition en matière de fiscalité locale et de l'IR des forfaitaires, et de remise des majorations et pénalités ; - veiller à un encadrement et à un contrôle hiérarchique plus rigoureux de l'activité de contrôle sur place et sur pièces ; - répondre avec encore plus de célérité aux doléances et réclamations des contribuables tout en argumentant de façon précise la décision prise par l'administration ; - tirer les enseignements de la réforme récente des commissions pour apporter les correctifs à même de permettre un traitement plus rapide et professionnel des dossiers en litige. La réussite de la mise en œuvre de ces réformes, hautement nécessaires pour l'instauration de la justice fiscale, reste largement tributaire de la capacité de l'État de vaincre les résistances qui sont nourries autant par la recherche de la sauvegarde des avantages acquis que par le comportement prédominant des administrations caractérisées par une certaine aversion aux changements. La faible adhésion des citoyens, généralement constatée, n'en constitue pas moins un obstacle à la mise en œuvre de ces réformes. Aussi est-il nécessaire de bien préparer les conditions de réussite de ces réformes en suivant une démarche de sensibilisation et de pédagogie axée sur quatre leviers essentiels, à savoir : - la participation de toutes les parties prenantes aux réformes ; - la démonstration de l'efficacité dans la gestion des recettes fiscales collectées ; - l'explication du bien-fondé de ces réformes de manière claire et tangible pour susciter l'adhésion ; - la fixation précise du calendrier de mise en œuvre de ces réformes.