Hors collection - Finances publiques et justice sociale - 98

BuDGet De L'ÉtAt et JuStICe SOCIALe eN FRANCe

nouveau et qui reste difficile à résoudre, qui est celui des déserts médicaux.
Donc comment s'assurer que chacun puisse avoir accès à un médecin de
8 heures à 20 heures, à proximité de son domicile ? tel est l'objectif. Nous
redonnons donc davantage de place aux hôpitaux de proximité avec l'embauche de 400 médecins salariés dans ces hôpitaux-là, (c'est la partie la plus
facile puisqu'on peut mettre des moyens sur ce qui existe et le renforcer),
mais surtout on va créer un nouvel emploi, qui s'appelle l'assistant médical :
4 000 assistants médicaux seront embauchés pour qu'ils viennent appuyer
les médecins, qui eux pourront se concentrer uniquement sur l'acte médical.
Ces exemples illustrent que la dépense publique n'est pas toujours synonyme de plus de justice sociale. L'équation n'est pas aussi simple que cela.
Sinon en France avec 32 % de son PIB consacré aux aides sociales, on serait
l'un des champions de la prospérité mondiale et il n'y aurait pas de
personnes dans la rue, il n'y aurait pas de personnes démunies. Donc j'insiste sur ce point-là, il nous faut sortir de ce réflexe de plus de dépense
sociale égale plus de justice sociale. Ce n'est pas le cas. Il faut parfois savoir
repenser le système de dépense, parfois oser casser un système qui ne fonctionne pas trop mal, car si avec le temps on ne le change pas on crée
davantage d'inégalités de destin. Donc il y a urgence à le repenser. C'est
un vrai changement de paradigme qu'il faut oser poser sur la table. Si
j'évoque ces points c'est que chaque année, comme à chaque rentrée, on
parle surtout du budget à venir, et même s'il ne faut pas toujours accorder
une extrême importance à ce que disent les médias c'est tout de même une
température et un pouls important. Je vais vous donner un cas d'école : le
ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer face à une journaliste radio qui l'interroge : « Monsieur Blanquer, combien de suppressions
de postes en 2019 » ? II répond : « il y aura 850 millions d'euros de crédits
budgétaires en plus », elle relance « vous n'avez pas répondu à ma question,
combien de suppressions de postes en 2019 », il réitère « il y aura 850 millions
de crédits alloués en plus en 2019 dans l'Éducation nationale ». Certes,
chacun jouait son rôle mais on voit bien dans cet exemple-là que le sousentendu de la question est : « Dites aux Français qu'en supprimant des
postes d'agents publics ou des crédits, on va vers un service public de
l'Éducation nationale qui se dégrade ». C'est très difficile aujourd'hui de
faire accepter à nos concitoyens qu'on peut faire mieux avec moins, c'est
extrêmement compliqué à faire comprendre. Le cas de l'Éducation nationale est très parlant, il va en effet y avoir des baisses d'effectifs, 1 800,
essentiellement dans l'administration mais on va aussi mettre plus de
moyens, dans l'existant, dans ce qu'il reste, pour avoir un service public de
l'éducation plus efficace.
Autre exemple, en ce moment dans le milieu compliqué du sport.
Pourquoi ? Parce qu'on a aussi annoncé 1 600 suppressions de postes avec

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