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Le patrimoine culturel immatériel

B. La biodiversité, creuset du patrimoine culturel
immatériel
42. En matière de préservation de la biodiversité, l'émergence
d'une véritable politique a été rendue possible après un inventaire
des espèces animales et végétales menacées. En 1982, la direction
du ministère de l'Environnement chargée de la protection de la
nature décide la mise en œuvre d'un nouvel inventaire, dont la coordination est confiée au secrétariat de la faune et de la flore du
Muséum national d'histoire naturelle. De cette initiative naissent les
zones de protection du patrimoine naturel d'intérêt écologique, floristique ou faunistique (ZNIEFF)5. Ce n'est qu'en 1993 que cet inventaire
trouve une assise législative dans le cadre de la loi relative à la protection et à la mise en valeur des paysages6. S'y ajoute le réseau
Natura 2000 constitué d'un ensemble de sites naturels européens,
terrestres et marins, identifiés pour la rareté ou la fragilité des espèces sauvages, animales ou végétales, et de leurs habitats. Dans ces
zones, les activités économiques et les aménagements ne sont pas
interdits, mais doivent faire l'objet d'une « évaluation d'incidence ».
La notion de biodiversité affirme l'unité dans toute la diversité. Elle
exprime la valeur inhérente à cette diversité qui est à la fois le produit singulier de processus naturels et le fruit de son appropriation
par l'homme. L'imprécision de la notion contribue par sa vertu fédératrice à en faire un référentiel des politiques publiques de l'environnement. La biodiversité semble pouvoir rassembler dans un même lit
la protection de la nature et la défense de la diversité culturelle. Les
diversités biologiques et culturelles sont étroitement liées par leur
vulnérabilité, par l'impérium de sauvegarde mais aussi par la territorialisation de ces traditions. Le souci de préserver la biodiversité
rejoint souvent celui de maintenir les savoir-faire et les traditions
locales. La Convention sur la diversité biologique, dans son article 8j,
y fait écho et convie les États à « respecter, préserver et maintenir
les connaissances, innovations et pratiques des communautés locales et autochtones ». La diversité biologique, notion scientifique au
cœur des sciences de la vie, devient alors la « biodiversité », un
concept interdisciplinaire construit socialement autour d'enjeux institutionnels, juridiques, politiques, économiques et culturels. Il n'est
dès lors pas surprenant que les politiques publiques se soient
5. V. CANS C., « Inventaire des zones de protection du patrimoine naturel d'intérêt écologique,
floristique ou faunistique », Jurisclasseur environnement et développement durable,
fasc. nº 3522, 30 nov. 2016.
6. Art. 23 de la loi nº 93-24 du 8 janv. 1993, JO, 9 janv. 1993, p. 503.

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