Mélanges - Mélanges en l'honneur du doyen Didier Guével - 237

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Une certaine ambigUïté de G. Suri et de H. SinGH Bal
géométriques dans les procès-verbaux qu'il dresse minutieusement et qui permettent
au lecteur d'aujourd'hui de se replonger dans l'histoire et de la revivre.
au départ ravi est étonné de savoir que la population de morisette n'a aucun
doute dans le sens de la justice du juge. le fait qu'il soit nommé par le gouverneur
lui semble en contradiction avec le principe de la séparation des pouvoirs et avec
l'établissement d'une vérité objective et impartiale. l'issue de l'instruction était
basée sur l'intégrité du juge que la population prend pour acquise. la justice
américaine est fondée sur cet axiome de la confiance populaire.
les positions respectives des protagonistes étant tranchées, le juge songe à
recommander que le procès de vijay sahni ait lieu au tribunal. mais deux évènements
vont changer cette décision. d'une part, le juge porte à la connaissance de
vijay des nouvelles découvertes faites par des mathématiciens non-euclidiens qui
tiennent la route tout comme celles d'euclide. leur géométrie de l'espace est plus
proche des lois de l'univers. mieux encore, la théorie générale d'einstein fait voler
en éclats les théories de newton. d'autre part, le juge ayant perdu le chemin se
retrouve hébergé par le pasteur noir de dogstown qui lui ouvre les yeux sur le
doute en disant que la foi est un point de départ qu'on ne peut prouver. cette
virée en dehors des limites familières de son existence va permettre au juge de se
concilier avec la sagesse de l'ambiguïté et de libérer vijay. c'est le dialogue à travers
les cultures qui permet de résoudre d'établir la vérité juridique : vijay sahni
n'est pas coupable du crime du blasphème.
quant à ravi, il renonce à sa carrière lucrative, se marie avec claire et poursuit
une carrière professant la science séculière des mathématiques.
Iv. dIaLogues
a. le dialogue entre la fiction et la vérité
l'histoire du grand-père de ravi est une adaptation fictive de qui est arrivé à
un américain nommé charles B. reynolds à morristown31
. reynolds était un
pasteur de l'église adventiste. il s'était converti à la libre-pensée quand il était
quadragénaire. prêcheur ambulant, il rencontra l'hostilité dans la ville de
morristown en juillet 1886. il y retourna le 13 octobre 1886. il fut arrêté pour le
crime du blasphème. son procès a eu lieu le 19 mai 1887. cela fut un événement
médiatique puisque son avocat fut nul autre que le célèbre robert ingersoll connu
pour sa libre-pensée et son agnosticisme. le jury déclara reynold coupable. mais
le juge n'imposa qu'une amende modeste. personne ne saura ce qui a pesé - les
arguments d'ingersoll ou le ridicule dont faisait l'objet la bourgade dans la presse
nationale - dans la décision du juge. l'avocat lui-même paya l'amende de vingtcinq
dollars et les dépens de cinquante dollars de sa poche. le président Jefferson
et le président adams avaient à cette époque échangé une correspondance sur
31. c.a. leisy, On Trial for Blasphemy The State of New Jersey v. Charles B. Reynolds,
saratoga springs, northshire Bookstore, new york, 2011.

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