236 LA CRÉATION ET LA RÉPARTITION DE LA VALEUR EN DROIT FISCAL INTERNATIONAL était celui sur lequel étaient exercées ces activités et l'État de résidence celui ou le contribuable était physiquement présent (par le biais des membres de son siège de direction s'agissant des personnes morales)7. 593. La distension des liens personnels et économiques. - Ce raisonnement repose largement sur l'existence de liens personnels (pour la résidence) ou économiques (pour la source) entre les contribuables et les États. La réalité de ces liens ne relève cependant pas toujours de l'évidence. Le lien personnel qui doit rattacher la personne à une collectivité d'individus s'est largement distendu, surtout pour les personnes morales dans le sillage de l'éclatement de leur actionnariat entre plusieurs pays. Les décisions relatives à la vie sociale elle-même se sont délocalisées et n'ont pas la même assise géographique que dans les années 1920. De la même manière, les activités économiques ne se caractérisent plus par la duplication de cycles de production autonomes sur le territoire de chaque État. La suppression des barrières à la circulation des capitaux et de l'information ont permis aux entreprises de fragmenter leurs activités entre plusieurs juridictions. La résidence fiscale, la notion d'établissement stable, pierres angulaires de la répartition de la compétence fiscale entre résidence et source semblent avoir atteint leurs limites. L'hypertrophie des critères physiques et matériels au sein des conventions fiscales, tant pour déterminer la résidence des personnes que de la source de leurs activités, a généré un ensemble de déconnexions entre le système fiscal international et la réalité des processus de création de valeur. 7. Ibidem. 978-2-275-07305-7__DOCFILE__corpus.indd 236 05/05/2020 11:21:19