Conclusion du titre II 133 suffisant à engager l'auteur de l'offre. En vertu de la théorie subjective du consentement, l'offre ne devrait jamais pouvoir se maintenir après la mort de l'offrant. Pourtant, le principe est qu'en droit américain la mort de l'offrant rend son offre caduque, ce qui n'est pas conforme à la théorie objective du consentement. En droit français, on a accepté (et on continuera probablement à accepter) que l'offre puisse survivre à son auteur, alors même qu'il ne pourra pas y avoir d'accord des volontés internes. La théorie de l'accord apparent des volontés explique la règle selon laquelle l'offre est en principe caduque à la mort de son auteur tout en pouvant lui survivre s'il l'a spécifié : le destinataire de l'offre sait parfaitement que la mort dépasse largement la volonté de contracter et qu'il est tout à fait légitime de considérer que l'offre est caduque dans ce cas. Mais, si l'offrant a manifesté sa volonté de maintenir son offre dans le cas où il décéderait, le destinataire de l'offre a toutes les raisons de croire que cette offre se maintiendra malgré la mort de l'offrant (cela rejoint la proposition du professeur Chénedé). Ainsi, l'hypothèse de la théorie de l'accord apparent des volontés semble bien être capable d'expliquer et de justifier tout à la fois les droits positifs américain et français. 978-2-275-07309-5__DOCFILE__07309_gaiardo.indd 133 22/04/2020 16:44:42