Titre I LA MISE EN ÉVIDENCE DU CRITÈRE COMMUN D'EXISTENCE DU CONTRAT 23. - L'objet de ce titre est d'essayer de montrer que les droits positifs américain et français relatifs à la conclusion du contrat ne peuvent être expliqués et justifiés en vertu des théories présentées par les doctrines comme les sous-tendant. Plusieurs décisions américaines semblent introduire une certaine dose de subjectivation. Le droit américain ne suit pas tout à fait une théorie objective du consentement, mais s'inscrit bien plutôt dans une théorie objective subjectivée en vertu de laquelle un contrat est considéré comme conclu lorsqu'une personne raisonnable pouvait croire que l'autre partie souhaitait s'engager (aspect objectif), et qu'elle s'est effectivement fondée sur cette manifestation de volonté pour former sa propre volonté (aspect subjectif). À l'inverse, on postule souvent que le droit français suit une théorie subjective du consentement. Cependant, le droit positif relatif à l'existence du contrat comporte de nombreux éléments que l'on ne peut expliquer qu'en s'appuyant sur une théorie objective. Dès lors, on trouve plutôt ce qu'on pourrait appeler une théorie subjective objectivée en vertu de laquelle un contrat est considéré comme conclu si une personne s'est effectivement fondée sur la manifestation de volonté de l'autre partie pour agir (aspect subjectif) et qu'une personne raisonnable pouvait considérer que l'autre partie voulait s'engager contractuellement (aspect objectif). 24. - Dans cette perspective, les droits positifs américain et français semblent finalement se rejoindre par des chemins différents : le droit américain suit une théorie objective subjectivée (Chapitre I), tandis que le droit français est guidé par une théorie subjective objectivée (Chapitre II). 978-2-275-07309-5__DOCFILE__07309_gaiardo.indd 21 22/04/2020 16:44:35