Bibliothèque constitutionnelle et de science politique - Tome 154 - Des gouvernements sous le regard de leur parlement - 299

Les motivations et l'expertise des parlementaires

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569.  Si l'engagement de Guy Geoffroy dans l'examen des actes européens de
liberté, de sécurité et de justice repose en partie sur une obligation institutionnelle,
c'est principalement sa motivation personnelle d'influencer le cours de négociations
et de soutenir le gouvernement qui semble avoir été sa principale motivation.
570.  Didier Quentin, né en 1946, est diplômé de l'Institut d'études politiques de
Paris et de l'École Nationale de l'Administration en 1974. Il poursuit une carrière
diplomatique à la représentation permanente auprès des Nations Unies (1975-1978),
puis occupe la fonction de consul général de France à Houston (1981-1985), et de
conseiller diplomatique auprès de différentes instances n
- ationales. Sans être un professionnel du monde de la sécurité et de la justice, contrairement à Guy Geoffroy, Didier
Quentin ne lui est pas non plus totalement étranger. En 1986 lors des négociations de
l'accord de Schengen, il occupa la fonction de conseiller diplomatique au cabinet de
Charles Pasqua, ministre de l'Intérieur, et de Robert Pandraud, ministre délégué à la
Sécurité. Élu en juin 1997 député RPR, puis UMP de la 5e circonscription de Charente-Maritime, il en était encore le représentant à l'Assemblée nationale au moment
de la rédaction de ce travail. Il siège avec quelques brèves interruptions (1997-1998
et 2013-2014) à la Commission de lois de l'Assemblée nationale. Entre 2002 et 2012, il
est membre de la Commission des affaires européennes, où il est nommé vice-président
depuis 2008. L'entretien accordé en décembre 2011 par son assistant parlementaire,
Didier Dudrouilhe, fait apparaître l'importance de la conjoncture politique et de la
contrainte institutionnelle dans la mobilisation du député de Charente-Maritime sur
les questions européennes de liberté, de sécurité et de justice :
Didier Dudrouilhe : Initialement, dans le périmètre qui était le sien, il n'y
avait pas la politique intérieure, ce qu'on appelle le troisième pilier. (...) C'était
une compétence qui était dévolue à Thierry Mariani et lorsque Thierry Mariani
est devenu secrétaire d'État aux transports [en novembre 2010], le président de
la commission s'est retourné vers un membre de la Commission des lois, et donc
c'est à ce titre qu'il s'est vu transférer la compétence sur ces dossiers39.
571.  Deux principales raisons encouragent Didier Quentin à s'intéresser aux
questions de sécurité intérieure européenne. Tout d'abord, le contrôle aux frontières présente des aspects connexes aux questions de transports qui furent sa
préoccupation en tant que ministre plénipotentiaire, secrétaire général de la mer
auprès du Premier ministre (1995-1997). Ensuite, ces enjeux sont également liés
aux problèmes des frontières maritimes, une de ses priorités en tant que représentant de la circonscription de Charente-Maritime :
Didier Dudrouilhe : Alors, il avait déjà une compétence un peu plus transversale, parce qu'il suivait plus particulièrement les questions liées aux transports et au littoral... dans le sens large. Et en qualité de suivi en matière de
transports, on avait déjà eu à légiférer, en particulier, sur un des aspects du
contrôle des frontières qui est à la fois le transit des marchandises, venant
notamment d'Amérique du Nord et des États-Unis en particulier, et le deuxième aspect avait été l'instauration des fameux scanners corporels. Donc, c'est
un sujet qui ne lui était pas totalement étrange. Néanmoins, il n'avait pas les
compétences jusqu'à l'arrivée au gouvernement de Thierry Mariani. Donc,
depuis on a récupéré tout le paquet JAI, donc c'est comme ça que très rapidement on a eu à être saisi des questions liées à l'espace Schengen.
39. Entretien Didier Dudrouilhe, assistant parlementaire due Didier Quentin, Assemblée
nationale, Paris, 9 décembre 2011.

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