Bibliothèque constitutionnelle et de science politique - Tome 154 - Des gouvernements sous le regard de leur parlement - 93

Méthodologie

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des conférences, ils participent à des émissions de télévision, ils accordent des
interviews à la presse, etc.). Cependant, la démarche de l'entretien n'est pas
toujours aisée. En effet, certains parlementaires sont plus spécialisés que
d'autres. Certains sont très bavards et manifestent un réel désir de partager leur
savoir et de prendre part à un projet de recherche. D'autres sont, au contraire,
très sceptiques et hermétiques face au chercheur étranger qui s'intéresse à des
questions de sécurité. Certains, encore, ont des convictions très fortes alors que
d'autres m'ont perçue comme la représentante de l'État roumain candidat à
l'adhésion de l'espace Schengen et incapable de résoudre le problème des Roms.
À cela s'ajoutent des différences culturelles entre le parlementaire britannique
très habitué et très ouvert aux recherches académiques et le parlementaire italien trop « occupé » pour répondre aux questions d'une jeune chercheuse ou
d'une étudiante (la perception étant différente d'un parlementaire à l'autre).
Pour toutes ces raisons, l'interaction verbale est restée très souple, sans pour
autant devenir non-directive.
146.  Une mise en perspective de la parole des parlementaires a été entreprise : des acteurs non-politiques ont été interviewés - des fonctionnaires, des
assistants parlementaires et des experts des groupes politiques. Par ailleurs, des
entretiens ont été également menés avec des membres des exécutifs et de leurs
administrations, dans la mesure où la problématique retenue dans le cadre de
ce travail de thèse porte sur le contrôle parlementaire du secteur européen de
liberté, de sécurité et de justice envisagé sous l'angle du rapport entre le législatif et l'exécutif. L'objectif de ces entretiens a été de confronter les positions
des parlementaires avec les positions de ceux vers lesquels le contrôle est principalement tourné, mais aussi de confronter les deux points de vue. En outre,
plusieurs personnes parmi les parlementaires interviewés avaient précédemment été membres d'un gouvernement : il s'agit de trois anciens ministres
(Lord Blencathra, Minister of State for Home affairs [1993-1997], Charles
Clarke, Minister of State for Home affairs [2004-2006] et Thierry Mariani,
Secrétaire d'État chargé des Transports, puis ministre chargé des Transports
[2010-2012]) et d'un ancien membre de Cabinet (Didier Quentin, conseiller
diplomatique de Charles Pasqua et de Robert Pandraud au Ministère de l'Intérieur [1986] et Conseiller diplomatique de Jacques Chirac [jusqu'en mai 1995]).
En ce qui concerne les fonctionnaires ont été privilégiés les fonctionnaires travaillant aux services ministériels chargés des affaires européennes (SGAE  en
France, CIACE  en Italie) et aux ministères de l'Intérieur ou de la Justice
(exemple : la Direction de la Coopération Internationale, division Union européenne, Organisations internationales et Réseaux du Ministère de l'Intérieur en
France). Un total de 24 entretiens avec des parlementaires a été réalisé, représentant entre 23 % et  28 % du nombre total des parlementaires actifs dans
l'examen des négociations pour les Accords PNR et de la réforme de la gouvernance de Schengen (voir tableau  2.1), auxquels s'ajoutent  19 entretiens avec
des fonctionnaires.

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