LES NORMES DE CONCRÉTISATION À DESTINATION DU JUGE CONSTITUTIONNEL 335 censurer la loi en raison, dans l'espèce française, de son manque de précision et laisser le soin au Parlement de préciser la loi, sans le faire lui-même. L'argument selon lequel la non-censure respecterait davantage la volonté du législateur ne tient pas l'épreuve de l'analyse. Censurer le texte pour manque de précision ne serait pas revenu à remettre en cause le choix politique d'établir un pacte civil de solidarité mais aurait permis au législateur de le mettre en place, dans le respect de la Constitution. Considérer que ne pas censurer un texte, en opérant des réserves d'interprétation et en apportant des précisions, constitue un moyen de préserver la volonté du législateur, n'est en réalité qu'un moyen de justifier artificiellement le pouvoir créateur du juge constitutionnel.