Contextes - L’histoire de l’édition juridique (XVIe-XXIe siècle) - 134

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LES ÉDITEURS DES REVUES JURIDIQUES BELGES
Fernand Collin (1897-1990)59
, confrère anversois de René Victor, est
envoyé en mission afin de chercher un éditeur- imprimeur. Son choix pour
la société anonyme Mercurius, une imprimerie anversoise, avec lequel il
avait conclu un contrat annuel, présentait quelques avantages. Le fait que
la maison d'édition connaissait des difficultés financières constituait un
élément déterminant. Cela pouvait expliquer que le prix pour l'hebdomadaire
n'était que la moitié de celui du Journal des Tribunaux et que la
rédaction prenait un risque avec la publication d'une revue néerlandophone
dans un monde juridique dominé par des confrères et magistrats
francophones. Pour cette raison, le contrat disposait qu'il se solderait
sans indemnisation si la publication ne se vendait pas. La crainte rédactionnelle
fut infondée et le Rechtskundig Weekblad est devenu un grand
succès. Pourtant, comme l'imprimerie changea brusquement son nom en
« Themis », la rédaction solda son contrat. À partir du 12 février 1933, la
maison d'édition De Vlijt, qui s'occupait des journaux catholiques comme
De Standaard et Gazet van Antwerpen, prit soin de la maquette de la revue
juridique60
. De Vlijt en resta l'imprimeur- éditeur jusqu'à 1971.
un autre témoignage des liens personnels entre les auteurs et leur
situation géographique se retrouve dans la création de la Tijdschrift voor
Privaatrecht (« Revue du Droit Privé »), pendant de la francophone Revue
critique du jurisprudence belge. Le jeune avocat et professeur gantois
Marcel Storme (1930-2018), au cours de l'année 1963, ressentit la nécessité
de développer une revue scientifique flamande61
. Pour cette entreprise, il
consulta l'éditeur scientifique etienne Story, qui, un an auparavant, avait
ouvert la maison d'édition Story- Scientia. Son siège se trouvait à moins
de dix minutes à pied du cabinet de Storme et du palais de justice gantois.
Durant leurs entretiens, les deux hommes décidèrent du format de la
nouvelle revue. Story s'occupa de l'administration, de la publication et de
la distribution du titre alors que Storme prit en charge la rédaction. La
première parution de la Tijdschrift voor Privaatrecht eut officiellement lieu
le vendredi 13 mars 1964, dans une petite salle à l'étage du bâtiment de StoryScientia
devant un public de quelques avocats qui croyaient en l'entreprise
et venaient exprimer leur sympathie aux fondateurs. Le réalisateur Storme
59. M. van den Wijngaert, « Collin, Fernand », in Nieuwe Encyclopedie van de Vlaamse
Beweging, Tielt, Lannoo, 1998, p. 775.
60. J. Verstraete, Ook Goed, Een kritische biografie van René Victor, de voedstervader van
het Vlaams rechtsleven, diss. doc. inédit, université Gand, Faculté de Droit, 2017, p. 174.
61. H. Verhaest et M. Storme, Het recht in trefwoorden ontsloten: een halve eeuw
Algemene Praktische Rechtsverzameling, Gent, Story- Scientia, 2003, p. 102 ; G. Baeteman,
« Toespraak ter gelegenheid van het dertigjarig bestaan van het T.P.R. », Tijdschrift voor
Privaatrecht, 1994, p. 759 ; « 40 jaar T.P.R., 40 jaar directeur Marcel Storme », Tijdschrift
voor Privaatrecht, 2004, p. 9.

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