Contextes - L’histoire de l’édition juridique (XVIe-XXIe siècle) - 59

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Jean Posuel. Son fils Jean Anisson (1642-1712) deviendra l'une des figures
clés du marché du livre français, nommé directeur de l'Imprimerie royale
en 1691, poste qui sera plus tard occupé par d'autres descendants, jusqu'à
la mort d'Étienne- Alexandre- Jacques Anisson- Dupéron guillotiné en
179411
.
. Jacques, son autre fils, resta à Lyon, où il collabora directement
avec les autorités royales pour combattre la production clandestine au
niveau local12
Comme d'autres marchands lyonnais, les Anisson s'étaient spécialisés
dans le marché éditorial catholique en général, et dans le marché ibérique et
juridique en particulier13
. un document intitulé Verbal de visite des libraires
et imprimeurs de Lyon, datant du mois d'avril 1682, offre un instantané de
leur activité éditoriale : François Roux, chargé par Anisson, était en train
de travailler à l'impression d'un « dictionnaire latin et espagnol in- folio »,
et d'une « quantité d'exemplaires d'un livre en espagnol in- quarto (...)
[ayant] pour titre Empresas sacras, avec quantité d'annotations latines en
marge », ainsi qu'à une œuvre du juriste Francisco Salgado de Somoza14
.
en plus de son investissement considérable dans les œuvres de théologie
(particulièrement la théologie morale) et la littérature spirituelle en
général,15
bien représentées dans les catalogues de ses librairies à Lyon et à
11. Pour les données biographiques sur la famille Anisson : e. Coyecque, Inventaire de
la collection Anisson sur l'histoire de l'imprimerie et la librairie, principalement à Paris
[du xiiie
siècle]... Paris, e. Leroux, 1900 ; F. Barbier, S. Juratic, A. Mellerio (dir.),
Dictionnaire des imprimeurs, libraires et gens du livre à Paris : 1701-1789, Genève, Droz,
2007 ; P. Renouard, Répertoire des Imprimeurs Parisiens, libraires et fondeurs de caractères
en exercice à Paris au xviie
au xviiie
siècle. Avec tables des adresses, des enseignes et des noms de
personnes, Nogent Le Roi, Jacques Laget, 1995 ; G. Willemetz, Jean Anisson (1642-1721).
Un homme d'affaires et de culture au grand siècle, Paris, ed. des Cendres, 2004.
12. J. McLeod, Licensing Loyalty: Printers, Patrons, and the State in Early Modern France,
Pennsylvania State university Press, 2011, p. 113.
13. Lyon et Paris étaient les deux centres essentiels de l'édition en matière de droit romain
et de droit canonique au xvie
française du xvie
siècle d'après M. Reulos, « Les droits savants dans l'édition
siècle », in P. Aquilon (dir.), Le livre dans l'Europe de la Renaissance,
Nantes, Promodis, 1988, p. 323-331 et précisément p. 330.
14. Ce document est transcrit par J. Roubert, « La situation de l'imprimerie lyonnaise à la
fin du xviie
siècle », Cinq Études Lyonnaises, Genève, Droz, 1966, p. 77-111 et précisément
p. 107.
15. « ... les catalogues des fonds d'hommes tels que Prost (1621) ou Anisson (1652)
suffisent par eux- mêmes à attester l'importance du commerce auquel s'adonnent ces grands
négociants. Plus que jamais les Lyonnais dominent le marché éditorial du sud de l'europe.
Ils résistent à la crise qui se développe entre 1640 et 1660 infiniment mieux que la plupart de
leurs concurrents. et quand il ne reste plus de place que pour un seul d'entre eux, Laurent
Anisson, écrasant ses rivaux comme avait fait Horace Cardon avant lui, apparaît comme
le dernier grand libraire de la Contre- Réforme et édite en manière de chant du cygne une
immense patrologie de 27 volumes in- folio (1677) » (H.-J. Martin, « Renouvellements et
concurrences », in R. Chartier, H.-J. Martin (dir.), Histoire de l'édition française. I. Le livre
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