La responsabilité 1. Responsabilité de droit privé En évoquant la responsabilité civile aux articles 204 et suivants de la loi nº 66-003 du 2juillet 1966 sur la théorie générale des obligations (LTGO), le législateur malgache parle de la responsabilité extra-contractuelle afin de marquer l'opposition avec les règles relatives à la responsabilité contractuelle. Avant de présenter les grands traits de ce droit de la responsabilité civile, il convient de rappeler que les conditions de celle-ci s'articulent autour d'un dommage et d'un fait générateur unis par un lien de causalité. Le droit positif malgache en la matière est fortement empreint de règles et principes en faveur de l'indemnisation des victimes que l'on peut observer à différents stades. Le souci d'indemnisation des victimes se ressent tout d'abord au niveau des règles relatives aux conditions de la responsabilité civile.C'est ainsi que le fait générateur peut être un fait fautif tout comme il peut être un fait commis indépendamment de toute faute. Dans le premier cas, il s'agit de responsabilité subjective et, dans le second, de responsabilité objective. La coexistence de ces deux responsabilités révèle la sensibilité du législateur malgache à un mouvement d'objectivation semblable à ce qui a pu être observé auprès de son homologue français. En effet, il s'agit plus de garantir l'indemnisation fidèle de la victime que de sanctionner un comportement illicite ou anormal (et donc fautif) de l'auteur du dommage. On retrouve ici l'influence de la théorie de la garantie développée par Starck, qui identifie le fondement de la responsabilité non dans le comportement de celui dont la responsabilité sera engagée mais dans le droit à la sécurité de toute personne victime d'un dommage. Le domaine de la responsabilité subjective se limite ainsi essentiellement aux hypothèses des dommages indépendants de toute atteinte physique aux personnes et aux biens ainsi qu'aux 85