Droit de Madagascar grave ». Ce texte permet d'ouvrir le droit à indemnisation au profit de toute personne ayant entretenu des liens de nature à entraîner des préjudices directs et certains en cas de décès de la victime. On pense notamment au cas du (de la) fiancé(e) ou encore du (de la) concubin(e). La priorisation de l'indemnisation de la victime se reflète par ailleurs dans les règles relatives aux causes d'exonération de la responsabilité civile.L'article 230 de la LTGO prévoit des causes étrangères dans lesquelles toute responsabilité de l'auteur du dommage sera écartée. Il s'agit de la force majeure, de la faute exclusive de la victime ainsi que du fait d'un tiers présentant les caractères de la force majeure. Ces causes énumérées par la loi relèvent en pratique de circonstances exceptionnelles qui sont du reste difficiles à prouver pour l'auteur du dommage qui souhaite s'exonérer de sa responsabilité. En effet, la première et la dernière cause d'exonération renvoient à la notion de force majeure dont on sait les difficultés qu'elle soulève quant à la démonstration de ses caractères que sont l'extériorité, l'irrésistibilité et l'imprévisibilité. Quant à la faute de la victime, elle ne saurait être une cause exonératoire que si elle s'avère être la cause exclusive du dommage, ce qu'il est également tout aussi difficile à prouver. L'exonération de la responsabilité de celui qui se trouve à l'origine d'un dommage relève ainsi de l'exception et la logique d'indemnisation des victimes s'en trouve confirmée. Enfin, le développement du mécanisme de l'assurance qui vise à déplacer la charge de l'indemnisation sur un professionnel est le dernier trait qui marque la volonté du législateur malgache de garantir au mieux l'indemnisation des victimes. L'assurance constitue ainsi non seulement un palliatif à l'insolvabilité éventuelle du responsable mais devrait également conduire le juge à accorder plus facilement une indemnisation aux victimes sachant que le poids de la dette de réparation ne sera pas supporté par l'auteur matériel du dommage. 88