196 SANS DOMICILE FIXE ET DROIT constituées quel que soit le consentement éventuel des victimes sans-abri, elles s'apparentent en cela à une protection partiellement forcée. Troisièmement, et il s'agit là pour l'heure d'un risque hypothétique et non concrétisé, il peut être envisagé que ces incriminations permettent un jour de poursuivre les victimes SDF au titre de la complicité. 311. Conclusion de section. La mise en œuvre de la protection pénale des sans domicile fixe victimes d'infractions est en clair-obscur : d'effectivité restreinte elle est également restrictive. La particulière précarité des sans-abri complique singulièrement le déclenchement de poursuites pénales à l'encontre de ceux qui commettent des infractions à leur encontre ainsi que la réunion des preuves nécessaires pour fonder une condamnation. Ces limites, en grande partie inévitables, soulignent les difficultés d'une protection des sans domicile contre les tiers. En revanche, le déploiement des effets de la législation pénale en direction des personnes SDF est beaucoup plus contestable soit qu'il conduise, le cas échéant, à protéger ces personnes contre elles-mêmes soit qu'il amène à protéger davantage les tiers que les personnes sans-abri. 978-2-275-07829-8__DOCFILE__ranaivo_978-2-275-07829-8_these.indd 196 19/05/2020 14:20:17